Alors que la grippe a fortement circulé durant l’hiver 2024-2025 et provoqué des millions de cas et des centaines de milliers d’hospitalisations, une nouvelle étude, publiée dans The Journal of Immunology, nous éclaire sur la manière dont notre organisme répond aux différents vaccins antigrippaux. Son constat est clair : selon l’âge et le type de vaccin administré, le corps ne réagit pas de la même façon. Cette découverte pourrait bientôt influencer les recommandations de vaccination, notamment pour les personnes âgées.
Pourquoi tous les vaccins ne déclenchent pas la même réponse ?
Les chercheurs du Centre de recherche et d’innovation de Floride ont comparé quatre vaccins antigrippaux utilisés durant la campagne 2023-2024 :
- Fluzone High-Dose ;
- Fluzone Standard-Dose ;
- Flucelvax ;
- Fluad.
Même si tous ces vaccins entraînent la production d’anticorps protecteurs, des différences apparaissent lorsqu’on observe d’autres cellules du système immunitaire, en particulier les lymphocytes B et T, essentiels pour que le vaccin reste efficace dans le temps.

Selon une nouvelle étude, les personnes âgées développent des réponses cellulaires beaucoup plus faibles avec les vaccins antigrippaux standard, car leur système immunitaire devient moins réactif avec le temps. Les chercheurs montrent ainsi que des formulations renforcées, comme les vaccins à haute dose, stimulent bien mieux les cellules B et T chez les seniors. © auremar, Adobe Stock
Chez les seniors : le vaccin à haute dose se démarque
Pour les personnes âgées de 65 à 85 ans, le vaccin Fluzone High-Dose ressort comme le plus performant. Il active plus efficacement certaines cellules clés, comme :
- les lymphocytes T auxiliaires folliculaires, qui aident à organiser la réponse immunitaire ;
- les cellules sécrétrices d’anticorps, qui participent à la création d’une mémoire immunitaire solide.
Chez les adultes plus jeunes : un autre vaccin fait ses preuves
Entre 28 et 60 ans, c’est le vaccin à culture cellulaire Flucelvax qui obtient les meilleurs résultats.
Il encourage davantage la production de lymphocytes B mémoire et de cellules CD4⁺ capables de coordonner une réponse immunitaire plus complète.
« Nos résultats permettent de mieux comprendre comment différents vaccins contre la grippe stimulent la composante cellulaire du système immunitaire dans différents groupes d’âge, ce qui peut aider à orienter les recommandations vaccinales », a déclaré le Dr Ted M. Ross, auteur principal de l’étude.
Quels impacts pour les futurs vaccins contre la grippe ?
Ces résultats pourraient orienter la conception de vaccins plus performants, en intégrant davantage de critères liés à l’immunité cellulaire. L’équipe de recherche souhaite élargir ses travaux à un plus grand nombre de patients et suivre la réponse immunitaire sur de plus longues périodes.
Derrière ces recherches, l’objectif serait de développer un vaccin antigrippal universel, capable de protéger contre la plupart des souches de grippe, sans nécessité de vaccination annuelle. Les chercheurs espèrent aussi identifier des marqueurs biologiques permettant de prédire plus précisément la qualité d’une protection dans le temps.
En attendant ces avancées, cette étude rappelle un point essentiel : si tous les vaccins protègent des formes graves de la grippe, certains conviennent mieux à certains âges que d’autres. Il est essentiel de demander conseil au médecin généraliste ou au pharmacien afin d’avoir la meilleure protection possible.