Par
Théo Zuili
Publié le
18 nov. 2025 à 17h27
La Coordination et régulation du trafic sur les voies rapides de l’agglomération Lyonnaise (Coraly), de l’Agence de Mobilités de la Métropole de Lyon, dévoile son panorama 2024 des embouteillages sur le réseau des 240 km de voies autoroutières de l’agglomération de Lyon.
Le constat est clair : on circule moins qu’avant, mais les bouchons restent quasiment au même niveau. Si Lyon voit son trafic global reculer parfois nettement, les automobilistes ne ressentent pas la moindre amélioration dans leurs trajets quotidiens. Explications.
Moins de trafic en moyenne
En 2024, le trafic moyen sur le réseau a diminué de 1,8 % par rapport à l’année précédente. Le nombre de voitures est évalué environ 5 % plus faible qu’en 2019 (avant-Covid). Mais derrière ce recul, les situations varient fortement selon les secteurs et les disparités sont marquées entre les axes structurants par rapport à 2023 :
- Jusqu’à -10 % sur le périphérique Laurent-Bonnevay,
- +11,5 % sur l’A46 Sud au niveau de Manissieux,
- +16 % sur l’A466.
La circulation est en baisse sur le périphérique, mais se renforce donc suffisamment sur les axes de contournement, notamment pour effacer une partie des gains enregistrés.
Mais toujours autant de bouchons
Malgré cette baisse du nombre de voitures sur les routes, la carte des « points noirs » des ralentissements reste inchangée. Chaque matin, les congestions se répètent aux mêmes endroits vers les accès à Lyon, calcule une année de plus Coraly :
- M6 et M7 vers Lyon,
- A7 et A46 Nord,
- Tunnel sous Fourvière dans les deux sens,
- Boulevard périphérique Nord,
- Rocade Est (N346).
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Les temps de parcours du matin restent « dégradés » sur la plupart de ces itinéraires en heures de pointe particulièrement, même si quelques axes, comme M6 et M7 vers le sud, montrent une légère amélioration.
Comment la baisse du trafic peut-elle avoir si peu d’impact sur le niveau des embouteillages dans l’agglomération ? Si les automobilistes roulent globalement moins qu’avant l’épidémie de Covid-19, ils continuent de subir les mêmes ralentissements aux mêmes endroits et aux mêmes heures, constate Coraly.
Travaux et carrefours saturés
En cause, une structure routière déjà saturée avec des carrefours qui se congestionnent et peinent à absorber le trafic. Les particularités plus récentes : de nombreux reports de flux entre axes et une année particulièrement dense en travaux.
Les points noirs identifiés par Coraly sont autant de goulets d’étranglement : s’ils ne sont pas modifiés (avec des investissements très conséquents), seules des baisses massives de trafic pourraient réellement faire reculer les bouchons. Mais déjà en 1992, le maire Michel Noir promettait aux Lyonnais que le périphérique nord allait « faire sauter le bouchon de Fourvière », sans succès, rappelait Pierre Soulard, spécialiste du sujet, à actu Lyon fin octobre.
Les travaux ont pesé lourd en 2024, note Coraly. Entre la coupure de 149 heures du périphérique Laurent Bonnevay en août pour le tram T10, la fermeture du pont du Roulet et de la bretelle de Croix-Luizet pour le tram T9, ou encore les trois jours de fermeture totale de l’A47 à cause d’une inondation, cette année a été marquée par plusieurs opérations d’envergure.
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