Par

Julien Sournies

Publié le

18 nov. 2025 à 17h07

Les feux semblaient pourtant quasiment tous aux verts il y a une poignée de semaines seulement à Saint-Étienne. Alors que plusieurs offres concrètes de reprise du site stéphanois de Novasco (ex-Ascometal), placé en redressement judiciaire au mois d’août, étaient initialement sur la table, celles-ci se sont effritées au fil du temps, avant que le tribunal de commerce de Strasbourg ne scelle finalement son sort ce lundi 17 novembre : l’usine du Marais, n’ayant pas été sélectionnée dans le projet de reprise de Métal Blanc, est désormais plus que jamais promise à la liquidation.

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« Beaucoup de salariés ont pris un sacré coup sur la caboche »

La chambre commerciale du tribunal judiciaire a en effet seulement retenu l’offre du consortium piloté par l’industriel français Métal Blanc, laquelle cible uniquement l’usine de Leffrinckoucke, près de Dunkerque (Nord). Avec cette décision, seuls 145 emplois sur les 696 du groupe sont ainsi sauvés.

On ressent forcément de la colère. Depuis le début, on croyait qu’il y aurait un repreneur puisqu’on était quand même un site qui fonctionnait bien. En tout cas, beaucoup de salariés ont pris un sacré coup sur la caboche.

Loïc Devis
Secrétaire CFDT du CSE Novasco Le Marais

L’autre candidat, l’industriel français Europlasma, proposait, lui, de reprendre tous les sites de Novasco, mais au prix de licenciements massifs comme à Hagondange, où seuls 75 emplois sur les 434 auraient été maintenus. Dans la capitale de la Loire, les pertes auraient été certes moins lourdes, avec cinq suppressions de postes sur les 37 existants, mais tout aussi “dommageables”.

Un ultime espoir ?

Outre d’importantes suppressions d’emplois, l’offre d’Europlasma a par ailleurs « présenté des faiblesses dans le financement ». « Quand le représentant d’Europlasma est passé devant le tribunal la semaine dernière, j’ai compris que ça n’allait pas le faire. C’était flou, on ne comprenait pas tout. Au final, même si on est déçu d’en arriver là, on n’était pas plus surpris que ça. Depuis mercredi dernier, on s’attendait à cette décision », poursuit Loïc Devis.

Même si la situation ne prête pas à l’optimisme, certains salariés du site stéphanois s’étant « complètement arrêtés de travailler depuis vendredi », d’autres ne perdent pas entièrement espoir. Pour cause : une éventuelle reprise post-liquidation par un industriel, intéressé par leur seul site, est encore envisageable.

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« Même si le temps presse, on a l’espoir de retrouver un repreneur »

Mais le temps presse : le 1ᵉʳ décembre, les salariés du groupe laissés sur le carreau recevront leur lettre de licenciement. Une offre doit donc être formulée d’ici à cette date avant que la « flamme » ne s’éteigne pour de bon.

« On n’est pas encore en liquidation judiciaire. On le sera une fois que le consortium de Metal Blanc aura repris le site de Leffrinckoucke. Même si le temps presse, on a l’espoir de retrouver un repreneur. Nous travaillons d’arrache-pied en ce sens avec des représentants de l’État », explique Loïc Devis.

Pour mémoire, Novasco, qui fabrique des aciers spéciaux, notamment pour le secteur automobile, en est à son quatrième redressement judiciaire depuis 2014.

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