Le tribunal correctionnel de Lyon a examiné le contentieux qui oppose Jean-Michel Aulas et son fils Alexandre au média Rue89Lyon, poursuivi après la publication d’un dossier sur l’investissement de la holding Holnest dans un aéroport pour jets privés aux États-Unis.

Deux journalistes sur les trois mis en examen étaient présents pour comparaître, à savoir Moran Kerinec, pigiste, ainsi que Pierre Lemerle, directeur de la publication.

 

Défendus par l’avocat Thomas Fourrey, les journalistes se disent « surpris par la réaction » du clan Aulas, et que cette attaque en diffamation se veut « disproportionnée ».

 

Rue89Lyon a ainsi décidé de demander le remboursement intégral des frais de justice liés à cette procédure, alors que leur avocat a défendu la légitimité journalistique de ses clients et même une « procédure bâillon » pour intimider les journalistes, qu’il qualifie de « chiens de gardes de la démocratie. »

L’audience a ainsi été dominée par deux stratégies clairement distinctes. D’un côté, Rue89 Lyon a sollicité le remboursement de l’ensemble de ses frais de justice, estimant que la procédure engagée contre son équipe relevait d’un abus visant à freiner la publication d’informations déjà documentées.

Le média local a défendu la légitimité de son enquête et la nécessité de couvrir les enjeux financiers entourant la holding familiale de Jean-Michel Aulas.

De l’autre, les avocats de l’ancien président de l’OL ont réclamé un euro symbolique de dommages et intérêts, assorti de la publication du jugement sur le site d’information. Pour la partie civile, l’article incriminé portait atteinte à la réputation de la famille Aulas et laissait entendre une interprétation jugée infondée du montage financier.

Alexis Chabert, un des avocats du clan Aulas, a notamment avancé l’argument que « sans informations, un journaliste ne devrait pas écrire » et a également pointé du doigt la « mauvaise foi » de Rue89Lyon qui aurait eu la « volonté de nuire à l’image » du candidat aux élections municipales de Lyon. Pourtant, lorsque l’enquête est parue en 2023, JMA était à des années-lumière d’imaginer se présenter.

 

Les juges de la chambre de la presse rendront leur décision le 20 janvier, date à laquelle sera tranchée la question du caractère diffamatoire du dossier et des éventuelles suites demandées par chaque partie.