La prochaine campagne de taxe foncière s’annonce agitée, car Bercy prépare une revalorisation automatique qui pourrait toucher plusieurs millions de propriétaires. Selon les informations du Parisien, l’administration fiscale a décidé de mettre à jour les données utilisées pour calculer la taxe, en intégrant d’office des équipements de confort jugés désormais courants. Eau courante, électricité, salle de bains ou chauffage figurent parmi les éléments que la Direction générale des finances publiques (DGFIP) considère comme quasi systématiques dans les logements actuels.
Cette révision concerne 7,4 millions de logements dont les bases fiscales, inchangées depuis les années 1970, ne reflètent plus la réalité. La mise à jour sera effectuée sans demander de nouvelle déclaration aux propriétaires, ce qui entraînera une hausse moyenne de 63 euros pour les logements concernés. Seuls ceux subissant une variation jugée importante recevront une notification dans leur espace en ligne, ce qui suscite déjà des critiques sur le manque d’information.
Alerte sur de possibles dérives
Les syndicats et associations de propriétaires alertent sur les dérives possibles. La CGT Finances publiques, citée par Le Parisien, estime que l’Etat part d’hypothèses non vérifiées, au risque de pénaliser des foyers modestes ou des logements anciens où le niveau de confort n’est pas uniforme. L’Union nationale des propriétaires immobiliers redoute, elle, une multiplication des contestations, rappelant qu’un ajustement de ce type repose normalement sur une vérification sur place.
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La DGFIP assure néanmoins que les propriétaires pourront demander un dégrèvement si leur logement ne dispose pas des équipements supposés. Mais cette mise à jour, menée de façon discrète et fondée sur des présomptions plutôt que sur des constats, s’annonce comme l’un des dossiers fiscaux les plus sensibles de 2026. La revalorisation des bases pourrait générer 466 millions d’euros supplémentaires, sans compter la hausse automatique de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires.