Par
Inès Cussac
Publié le
19 nov. 2025 à 6h07
À cinq mois des élections municipales, les candidats à la mairie de Paris lancent leurs idées qui constitueront leur programme définitif pour repenser la capitale. La candidate LR, Rachida Dati, a ainsi présenté ses propositions liées à la mobilité, dimanche 16 novembre 2025 dans les colonnes de La Tribune Dimanche. Elle a annoncé d’une part sa volonté de « ne pas réduire la place du vélo à l’échelle de tout Paris » et, d’autre part, son ambition de revoir les voitures dans la rue de Rivoli (1er), deuxième artère la plus fréquentée derrière les Champs-Élysées.
« On est un peu circonspects », admet Marion Soulet, porte-parole de Paris en Selle, devant ce paradoxe. « On est pour un réaménagement des voies pour mieux faire cohabiter les usagers », fait savoir la représentante de l’association qui promeut et développe l’usage du vélo sur le territoire du Grand Paris. « Mais, il faut remettre le piéton et le cycliste au centre des politiques », ajoute-t-elle.
Une voie pour la « desserte locale »
Le réaménagement de la rue de Rivoli avait été lancé en 2020 à la sortie du Covid-19. Les deux tiers de cet axe sont dès lors réservés aux vélos et la dernière voie était dédiée aux bus et taxis. Depuis cet été cependant, elle est devenue « mixte » pour permettre aux commerçants, livraisons, personnes handicapées, secours, riverains, etc. de circuler. « Cette voie de bus fonctionnait bien quand elle était pour les bus. Mais il n’y a aucun contrôle, aujourd’hui, l’interdiction des voitures n’est pas respectée », fait remarquer Marion Soulet rappelant l’augmentation de la fréquentation de la rue de Rivoli par de nombreuses familles parisiennes depuis le doublement de l’espace destiné aux mobilités douces.
De son côté, la candidate de droite souhaite repenser à titre expérimental l’aménagement des trois kilomètres d’asphalte reliant la place de la Concorde à la place de la Bastille. En réduisant la double voie de vélos à une seule voie, elle souhaite ainsi répartir les deux autres tiers de la chaussée entre les bus d’un côté et « la desserte locale dédiée aux Parisiens » d’un autre.
15 millions de passages par an
« Remettre des voitures de transit n’apporterait rien à la qualité de vie ou aux commerces », souffle en outre Marion Soulet en référence aux propos tenus par la maire du 7e arrondissement au micro de RTL, début novembre. « Le BHV a dégringolé […] parce que la fermeture de la rue de Rivoli a tué le commerce, tué les commerces historiques et les commerces dits de proximité », avait-elle avancé avant de pointer la responsabilité de la municipalité : « On a fermé d’autorité cette rue sans se préoccuper de l’attractivité et des petits commerces qui étaient là. »
Dans une étude menée par l’Apur en 2023, les données montrent a contrario une hausse de la fréquentation de la rue de Rivoli, atteignant 15 millions de passages par an, soit une augmentation de 13 % d’une année sur l’autre. Le taux de vacance commerciale est en baisse, à 5,3 % contre 9,6 % au lendemain de la crise sanitaire. Il était de 5,8 % juste avant et de 4,2 % en 2019.
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