Une épidémie de virus de Marburg a bien fait son apparition en Éthiopie, ont confirmé les autorités ce week-end. Et seulement trois jours après cette alerte, le ministère de la Santé éthiopien a annoncé la mort de trois personnes. « Trois autres personnes qui présentaient des symptômes mais dont le cas n’avait pas été confirmé en laboratoire sont également décédées », a-t-il ajouté sur Facebook, rapportant que « 17 cas suspects ont été testés ». 

Vendredi, le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait annoncé qu’au moins neuf cas de personnes infectées par le virus avaient été recensés dans le sud du pays. L’Éthiopie a dit renforcer la riposte envers la maladie, notamment par du dépistage communautaire et l’isolement des cas. L’OMS « soutient activement l’Éthiopie dans ses efforts pour contenir l’épidémie et soigner les personnes infectées, et appuie tous les efforts visant à prévenir une éventuelle propagation transfrontalière », a-t-il écrit sur X. 

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Qu’est-ce que le virus de Marburg ?

Le virus de Marburg est une affection grave et souvent mortelle. Le virus se transmet à l’homme par les chauves-souris et l’infection apparaît souvent à la suite d’une exposition prolongée dans des mines ou des colonies abritant des colonies de chauves-souris.

La roussette d’Égypte, une espèce de chauve-souris présente en Afrique, sur les côtes de la péninsule arabique mais aussi dans les îles Canaries, est considérée comme l’hôte naturel du virus Marburg, même si des cas de transmission ont aussi été repérés avec d’autres animaux, comme des singes verts d’Afrique. Le virus se propage ensuite par contact direct entre les personnes, à travers le sang, les sécrétions, les organes ou les liquides biologiques des individus infectés, ou avec des surfaces ou matériaux contaminés par ces liquides.

 Le virus de Marburg a été détecté pour la première fois en 1967 en Allemagne et en Serbie. Depuis, les cas ont essentiellement été signalés en Afrique. Le virus de Marburg appartient à la même famille qu’Ebola et se caractérise comme ce dernier par un très fort taux de létalité, pouvant aller jusqu’à 88%.

Quels sont les symptômes ?

Selon l’Onu, la maladie se manifeste dans un premier temps par une forte fièvre, des maux de tête intenses, des douleurs musculaires et une grande fatigue. Des diarrhées, des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements peuvent ensuite apparaître. Dans la semaine suivant l’apparition des symptômes, des hémorragies sévères sont possibles : saignements du nez, des gencives, sang frais dans les vomissures et les selles, note l’OMS. « Le système nerveux central peut également être touché, ce qui peut causer une confusion, une irritabilité et une agressivité », observe également l’OMS.

La période d’incubation varie de 2 à 21 jours. Les personnes infectées ne peuvent pas transmettre la maladie tant qu’elles n’ont pas développé de symptômes, mais restent contagieuses jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de traces du virus dans leur sang.

Y a-t-il un risque de pandémie ?

A ce jour, aucun vaccin n’existe contre le virus, même si plusieurs candidats sont à l’étude. La capacité du virus à se transmettre facilement d’homme à homme laisse aussi craindre une propagation rapide de la maladie, comme ce fut le cas pour le Covid.  

Pour autant, ce n’est pas la première fois qu’une épidémie est déclenchée, sans que cela ne crée pour autant une propagation mondiale. Le Rwanda avait ainsi décrété pour la première fois sur son territoire une épidémie fin septembre 2024. Malgré un nombre de cas important (66), le centre européen de prévention et de contrôle des maladies avait alors jugé que le risque d’importation d’un cas en Europe était « très peu probable » et le risque de transmission communautaire qui s’en suivrait « très faible ». La fin de l’épidémie a été déclarée en décembre 2024. En janvier 2025, c’est la Tanzanie qui a déclaré une épidémie du virus de Marburg, qui a causé la mort de 10 personnes. Là encore, aucun cas de transmission en Europe n’a été signalé et la fin de l’épidémie a été décrétée deux mois plus tard, le 13 mars. 

Dans le cas de l’Éthiopie, « le virus présent (…) est d’une souche similaire à celles responsables d’épidémies dans d’autres pays d’Afrique de l’Est », a précisé le ministère de la Santé éthiopien sur X. La réaction rapide des autorités et le déploiement d’équipes spécialisées de l’OMS laissent donc espérer une résolution aussi rapide.