Felipe Romero Beltrán, Aurore Bagarry, Julie Balagué, Sibylle Bergemann… Notre sélection d’expos et foires photo à ne pas rater, mise à jour chaque semaine.

Felipe Romero Beltrán dévoile la vie quotidienne de neuf jeunes Marocains à Séville, en attente d’un statut de réfugié.

Felipe Romero Beltrán dévoile la vie quotidienne de neuf jeunes Marocains à Séville, en attente d’un statut de réfugié. Photo Felipe Romero Beltrán

Par Marie-Anne Kleiber

Publié le 19 novembre 2025 à 09h33

Partager

Favoris

Lire dans l’application
Felipe Romero Beltrán – Dialect

Le temps s’écoule avec lenteur et fausse douceur dans ce centre pour migrants situé à Séville, où le Colombien Felipe Romero Beltrán a réalisé une série de 2020 à 2023. Une douzaine de ses tirages sont ici accrochés, dans une structure en bois évoquant une pièce grillagée. Le photographe, né en 1992, y dévoile la vie quotidienne de neuf jeunes Marocains en attente depuis des mois d’un statut de réfugié. Ces derniers sont portraiturés dans des couleurs chaudes et apparaissent presque toujours torse nu. Des images prises au vol montrant les liens qui les unissent (un jeune homme tient le miroir à un autre qui se rase) se mêlent à des clichés mis en scène. Les jeunes ont ainsi rejoué en dansant devant son objectif des épisodes de leurs parcours souvent traumatisants, leur donnant une dimension épique.

r Jusqu’au 7 décembre, 11h-20h (mercredi, vendredi), 11h-22h (jeudi), 10h-20h (samedi, dimanche), Maison européenne de la photographie, 5-7, rue de Fourcy, 4e, 01 44 78 75 00. (8-13 €).

Aurore Bagarry – De la côte Aurore Bagarry tourne le dos à l’océan pour cadrer le paysage côtier.

Aurore Bagarry tourne le dos à l’océan pour cadrer le paysage côtier. Photo Aurore Bagarry/Courtesy Galerie Sit Down

Des lignes sinueuses qui semblent plisser la roche, des cicatrices de fractures ou des amas de pierres érodées… C’est un incroyable mouvement tellurique causé par la force de la mer depuis des milliers d’années qui se lit dans ces images des côtes bretonnes et vendéennes. Aurore Bagarry (née en 1982) les a saisies à la chambre dans les moindres détails entre 2022 et 2025. Elle tourne résolument le dos à l’océan, objet de nos contemplations habituelles, pour cadrer le paysage côtier, souvent sans le ciel. Elle dévoile ici, en une quinzaine de clichés, la richesse des couleurs de la pierre : un maelström presque abstrait, à base de veines jaune doré, de taches rouge-orangé, de marbrures brunes ou gris-vert, mais aussi de simples galets blancs auxquels elle donne des lettres de noblesse.

r Jusqu’au 13 décembre, 14h-19h (sf dimanche, lundi, mardi), galerie Sit Down, 4, rue Sainte-Anastase, 3e, 01 42 78 08 07. Entrée libre.

Julie Balagué – Anatomie de l’invisible

Dans la chapelle de La Pitié-Salpêtrière, le bruit des pas sur les dalles inégales tranche avec le silence des visiteurs face à la trentaine d’œuvres aux couleurs claires de Julie Balagué (née en 1986). Dans cette série, la photographe s’est penchée sur le déni de grossesse. Des extraits poignants de témoignages de femmes qu’elle a recueillis sont accrochés à côté de clichés centrés sur un détail (un ventre avec la ligne brune de grossesse) ou une métaphore (une main allumant la lumière). Pour traduire la complexité de ce phénomène, Balagué a conçu plusieurs dispositifs plastiques. Les photos sont rétroéclairées et troubles, ou pliées. Six grands formats découpés en bandes verticales présentent chacun deux images différentes selon l’endroit où l’on se place. Ils soulignent la violence du moment de la découverte de la grossesse et la sidération qui s’ensuit.

r Jusqu’au 12 décembre, 9h30-18h tlj., Chapelle Saint-Louis – Hôpital universitaire de la Pitié-Salpêtrière, 83, bd de l’Hôpital, 13e, photodays.paris. Entrée libre. Dans le cadre du festival Photo Days.

Sibylle Bergemann – Le monument

D’un travail documentaire rigoureux de onze ans, pour lequel elle utilisa plus de quatre cents rouleaux de pellicule, la photographe allemande Sibylle Bergemann (1941-2010) ne retint que douze images. Douze clichés qui témoignent de la construction, de 1975 à 1986, du monument hommage à Marx et Engels à Berlin-Est. Ces photographies en noir et blanc, sans aucune présence humaine, sont chargées d’ironie : on voit les statues empaquetées, trimballées dans les airs… Elles soulignent la déliquescence du régime est-allemand, trois ans avant la chute du Mur. La scénographie austère oppose cette sélection à d’autres épreuves qu’elle avait finalement mises de côté. Ces dernières montrent par exemple le travail des ouvriers. Un aspect du chantier qu’elle a décidé d’écarter pour rendre sa série plus forte et, sans le savoir, prophétique.

r Jusqu’au 11 janvier 2026, 11h-19h (sf lundi), Fondation Henri-Cartier-Bresson, 79, rue des Archives, 3e, 01 40 61 50 50. (6-10 €).

Claude Gassian – Ailleurs, exactement

Patti Smith, Nick Cave, Leonard Cohen, Lou Reed, mais aussi de grands noms de la scène française : Étienne Daho, Alain Bashung, Mylène Farmer, etc. De 1970 à 2023, Claude Gassian (né en 1949) a photographié les stars de la pop et du rock. Parfois sur scène, comme les Rolling Stones, mais le plus souvent « ailleurs, exactement ». Gassian privilégie en effet des décors (une loge vide pour Prince) où il isole les artistes de façon à créer un décalage avec leur image publique. Parmi la centaine de clichés, la plupart en noir et blanc, des diptyques associent le visage d’une célébrité à un lieu, créant une atmosphère particulière (dans le cas de Madonna, l’ombre de deux croix sur l’herbe d’un cimetière). Une vulnérabilité émouvante émane de certains portraits : Christophe se cachant le visage (2012), ou un Chet Baker usé, le regard au loin (1986).

r Jusqu’au 30 novembre, 10h-19h (sf dimanche, lundi), galerie Rabouan Moussion, 11, rue Pastourelle, 3e, 01 48 87 75 91. Entrée libre.

Biennale de l’image tangible

Dans le bâtiment spectaculaire de Niemeyer, cette biennale défend les « nouvelles pratiques photographiques et de l’image » en exposant une quinzaine d’artistes conceptuels. Sandra Matamoros a transféré ses images sur un totem en miroir, fait d’inox et de pierre. Marine Pistien présente une immense image fragmentée en cent soixante feuilles A3. Richard Pak nous emmène, dans sa série « Le Voleur d’îles », à la découverte de paysages marins de carte postale d’où les îlots ont disparu, comme subtilisés.

Jusqu’au 23 novembre, 12h-19h (sf lundi), Espace Niemeyer, 2, place du Colonel-Fabien, 19e, bit20.paris. Entrée libre. Sandra Eleta – Regards au cœur du Panama

Une femme de ménage d’allure princière, tenant son plumeau comme un sceptre. Ce portrait d’une servante fière et insoumise est l’un des plus marquants de la série « La servitude » (1975-1989), de Sandra Eleta. L’artiste panaméenne, née en 1942, y questionne les rapports de domination en immortalisant les domestiques de familles fortunées du Panama et d’Espagne (deux pays qui ont connu des dictatures). On les voit faire un lit ou du repassage, arborant souvent un air de défi. Ces photos ouvrent l’exposition, qui réunit trente-cinq clichés au noir et blanc équilibré, de format carré. La photographe a aussi documenté la vie et les rites des habitants du village de Portobelo, des descendants d’esclaves en fuite, sur la côte caribéenne de son pays. Des clichés, où la poésie et la magie affleurent.

r Jusqu’au 6 décembre, 11h-19h (sf dimanche, lundi, mardi), Galerie rouge, 3, rue du Pont-Louis-Philippe, 4e, 01 42 77 38 24. Entrée libre.

PhotoSaintGermain « On est là », de Marion Poussier, est une série présentée en regard des travaux des étudiants à l’École nationale supérieure d’architecture Paris‐Malaquais.

« On est là », de Marion Poussier, est une série présentée en regard des travaux des étudiants à l’École nationale supérieure d’architecture Paris‐Malaquais. Photo Marion Poussier

Voilà un autre parcours consacré au huitième art situé rive gauche. Soit une trentaine d’expositions dans des galeries, mais aussi dans des endroits inattendus comme le très beau musée d’Histoire de la médecine (une salle datant de 1905, au siège de l’université Paris-Cité), l’hôtel La Louisiane et l’Institut des jeunes aveugles. À voir, entre autres, à la galerie Taschen, le New York énergique de Jamel Shabazz, né à Brooklyn en 1960. Et, à la mairie du 7e, les photos d’Anne-Lise Broyer, issues d’une résidence au musée de l’Armée ; des œuvres poétiques et romanesques.

Du 6 au 30 novembre 11h-20h tlj., galerie Taschen, 2, rue de Buci, 6e, 01 40 51 79 22. Entrée libre. 8h30-17h (sf dimanche, mardi), 8h30-19h30 (jeudi), 9h-12h30 (samedi), mairie du 7e, 116, rue de Grenelle, 7e, 01 53 58 75 07. Entrée libre. Programme complet. Photo Days Le photographe brésilien Yan Carpenter est exposé à la galerie Soufflot de la Sorbonne.

Le photographe brésilien Yan Carpenter est exposé à la galerie Soufflot de la Sorbonne. Photo Yan Carpenter, 2025

Novembre, mois de la photo. La preuve avec ce festival, qui présente des expositions dans une cinquantaine de galeries et d’institutions partenaires, et six cartes blanches dans des lieux particuliers. À la galerie Soufflot de la Sorbonne, sont ainsi exposés des clichés en couleurs du Brésilien Yan Carpenter, qui illustrent la vie chaotique à Rio de Janeiro, mais aussi la résilience. À explorer aussi (sur rendez-vous), la rotonde Balzac de la Fondation des artistes, nichée au fond du jardin de l’hôtel Salomon-de-Rothschild. On y verra des photos (en partie peintes) de l’Italien Paolo Ventura, qui est allé sur les traces de l’auteur de La Comédie humaine dans un Paris désert et nocturne, mettant en avant l’architecture XIXe de la ville.

Jusqu’au 30 novembre, 10h-18h (sf dimanche, mardi), 10h-17h (samedi), Sorbonne Artgallery, aile Soufflot, 12, place du Panthéon, 5e, 01 44 07 84 29. Entrée libre sur réservation.
10h-12h, 14h-18h dimanche, lundi), rotonde Balzac, hôtel Salomon-de-Rotschild, 11, rue Berryer, 8e, 01 45 63 59 02. Entrée libre sur réservation. Programme complet. Tyler Mitchell – Wish this was real « Untitled (Red Steps) », de Tyler Mitchell. À voir à la Maison européenne de la photographie.

« Untitled (Red Steps) », de Tyler Mitchell. À voir à la Maison européenne de la photographie. Photo Tyler Mitchell Courtesy de l’artiste et Gagosian

Retour sur dix ans de travail, dans la mode mais pas seulement, de Tyler Mitchell, 30 ans à peine. Originaire d’Atlanta, il s’est fait connaître à 23 ans en réalisant le portrait de Beyoncé pour la une de Vogue. En une trentaine d’œuvres — qui flottent un peu, hélas, dans les salles — aux couleurs résolument optimistes, il propose une représentation des Noirs américains pendant des moments de loisirs et d’insouciance. Mitchell photographie des skateurs, des baigneurs, des stars. Ses clichés sont pris sur le vif ou en studio, où il reprend les codes des portraits peints, en majesté. Ses « pastorales post-coloniales », des paysages en grand format où des familles afro-américaines se détendent, évoquent magnifiquement les tableaux de Seurat et l’affirmation d’un droit au bonheur.

r Jusqu’au 25 janvier 2026, 11h-20h (mercredi, vendredi), 11h-22h (jeudi), 10h-20h (samedi, dimanche), Maison européenne de la photographie, 5-7, rue de Fourcy, 4e, 01 44 78 75 00. (8-13 €).

Edward Weston – Modernité révélée « Nude on Sand, Oceano », 1936.

« Nude on Sand, Oceano », 1936. Photo Edward Weston, Adagp, Paris, 2025 – Center for Creative Photography, Arizona Board of Regents/Courtesy Wilson Centre for Photography

Cette exposition consacrée au photographe américain, la première à Paris depuis trente ans, réunit plus de cent quinze clichés allant de 1908 à 1945. Les tirages, d’une précision étourdissante, de la main d’Edward Weston (1886-1958), sont alignés chronologiquement, sobrement. Tout commence en Californie avec les pictorialistes, ces photographes qui cherchaient à imiter la peinture. Mais Weston se lasse du flou vaporeux, du clair-obscur et des poses étudiées, et change de cap à partir de 1922. Il entre dans le modernisme avec des images nettes, non retouchées, dans l’esprit de la straight photography, ou photographie pure. En témoignent ces légumes en gros plan, dont trois magnifiques clichés de poivrons aux formes sculpturales, ces fragments de corps féminins nus et sensuels et ces paysages épurés. La vie est ici restituée dans sa « quintessence […] qu’il s’agisse d’acier poli ou de chair palpitante »…

s Jusqu’au 25 janvier 2026, 11h-20h (mercredi, vendredi), 11h-22h (jeudi), 10h-20h (samedi, dimanche), Maison européenne de la photographie, 5-7, rue de Fourcy, 4e, 01 44 78 75 00. (8-13 €).

Denise Bellon – Un regard vagabond « Afrique occidentale française (AOF) / Haute-Volta / Conscription » (1939).

« Afrique occidentale française (AOF) / Haute-Volta / Conscription » (1939). Photo akg-images/Denise Bellon

Pourquoi a-t-elle choisi la photo une fois la trentaine passée ? « C’est que son côté magique m’a toujours fascinée », disait Denise Bellon (1902-1999) en 1988. Autodidacte, grande voyageuse, elle est aujourd’hui peu connue alors qu’elle a beaucoup travaillé, surtout dans les années 1930, pour la publicité et pour des magazines. Le Mahj retrace sa carrière de façon chronologique en plus de 250 images en noir et blanc, allant des commandes pour l’agence Alliance Photo — des images de la vie au grand air, solaire, sportive — à ses reportages humanistes auprès des gitans de la « zone » à Paris ou des habitants d’un bidonville au Maroc. Inspirée par le mouvement de la Nouvelle Vision, elle a joué sur les formes, les lignes et osé plongées et contre-plongées. Elle a aussi été proche des surréalistes, dont elle a photographié toutes les expositions. En mai 1968, elle immortalisait encore un slogan graffité sur un mur, qui résonne avec tout son parcours : « Vivre au présent. »

r Jusqu’au 8 mars 2026, 11h-21h (mercredi), 11h-18h (jeudi, vendredi, mardi), 10h-19h (samedi, dimanche), musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, 71, rue du Temple, 3e, 01 53 01 86 57. (5-13 €).

Hoda Afshar – Performer l’invisible « Speak the Wind, 2015-2020 »par Hoda Afshar, exposé jusqu’au 25 jan. 2026 au musée du Quai Branly.

« Speak the Wind, 2015-2020 »par Hoda Afshar, exposé jusqu’au 25 jan. 2026 au musée du Quai Branly. Photo Hoda Afshar/Galerie Milani/Brisbane/Australie

L’Iranienne Hoda Afshar présente deux installations mêlant photos et vidéos qui traitent de l’invisibilité. Pour Speak the Wind, l’artiste de 42 ans s’est rendue sur les îles du détroit d’Ormuz. Elle tente de rendre perceptibles le vent et les mauvais esprits qu’il charrie, selon la croyance locale, avec des vues en noir et blanc de reliefs tarabiscotés et de transes, des scènes rejouées par des habitants cachés sous leur voile. Dans Fold (« pli »), elle s’intéresse aux photographies réalisées au Maroc en 1918-1919 par le psychiatre Gaëtan Gatian de Clérambault (1872-1934) : des images d’hommes et surtout de femmes disparaissant sous des voiles plissés. Afshar ne montre que des fragments de ces clichés, mais par centaines, sans que jamais on ne voie vraiment les êtres humains objectifiés par le médecin. Et ce sont les motivations de ce dernier qui sont disséquées en fin de parcours dans une vidéo faussement documentaire.

r Jusqu’au 25 janvier 2026, 10h30-19h (sf lundi), 10h30-22h (jeudi), musée du Quai Branly, 37, quai Branly, 7e, 01 56 61 70 00. (11-14 €).

Inuuteq Storch – Gardiens de l’océan

Photo

La question de la représentation d’une communauté par un membre du groupe, plutôt que par une personne extérieure, est au cœur de cette exposition. Inuuteq Storch, né en 1989 au Groenland, y photographie la vie dans sa banalité. En une trentaine de clichés argentiques, souvent en grand format et essentiellement en couleurs claires, il montre des jeunes qui s’étreignent, des enfants en sweat qui rêvassent allongés en regardant le ciel, des nageurs, des pêcheurs… Bien sûr, il a capté un iceberg, mais en mettant sa main au premier plan faisant le signe des cornes, cassant ainsi l’image de carte postale. Il y a du grain, des visages parfois flous ou cachés, comme celui de cette femme levant le bras devant elle, promenant son chien de traîneau, parce que Storch plutôt que de figer le quotidien de façon ethnographique, a choisi de saisir le mouvement.

r Jusqu’au 23 novembre, 12h-18h (sf lundi), le Bicolore – Maison du Danemark, 142, av. des Champs-Élysées, 8e, 01 56 59 17 40. Entrée libre.

Luc Delahaye – Le bruit du monde « Récolte » (2016), tirage chromogène numérique de Luc Delahaye, à voir dans le cadre de l’expo « Le bruit du monde », au Jeu de paume, jusqu’au 4 janvier.

« Récolte » (2016), tirage chromogène numérique de Luc Delahaye, à voir dans le cadre de l’expo « Le bruit du monde », au Jeu de paume, jusqu’au 4 janvier. Photo Courtesy Luc Delahaye et Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles

En 2001, le photographe de guerre Luc Delahaye, né en 1962, a arrêté le reportage. Il a choisi de traiter des conflits en passant par des « tableaux photographiques ». Cette rétrospective comprend une quarantaine d’œuvres de 2001 à 2025, une installation vertigineuse issue de photos de presse et une vidéo. Le parcours débute avec ses paysages étirés de zones de guerres en cours ou passées, captés avec une distance presque clinique. Delahaye reconstruit ensuite des images numériques à partir de plusieurs prises de vue — une conférence agitée de pays producteurs de pétrole, en 2004, à Vienne. Il met parfois en scène des clichés allégoriques, tels ces enfants dans un olivier en Cisjordanie en 2016, dont l’un semble sur le point de chuter. L’ensemble dessine un monde glaçant dont le bruit est un fracas.

r Jusqu’au 4 janvier 2026, 11h-19h (sf lundi), 11h-21h (mardi), Jeu de paume, 1, place de la Concorde, 1er, 01 47 03 12 50. (7,50-13 €).

À lire aussi :

Les meilleures expositions à voir en ce moment à Paris