Par

Ivan CAPECCHI

Publié le

19 nov. 2025 à 9h31

23 ans de prison pour l’un, quatre ans et demi pour l’autre : deux jeunes hommes, condamnés pour l’incendie en 2020 d’un immeuble à Strasbourg qui avait fait cinq morts, sont rejugés depuis mardi à Colmar.

En septembre 2023, la cour d’assises du Bas-Rhin avait condamné à 23 ans de réclusion criminelle Sassoun Azarian, aujourd’hui âgé de 26 ans, pour l’incendie « volontaire » de l’immeuble.

« Mon client entend contester le caractère intentionnel de l’incendie », a déclaré à l’AFP son avocat, Baptiste Monnot, à l’ouverture du procès qui doit durer jusqu’au 25 novembre devant la cour d’assises d’appel du Haut-Rhin.

En 2020, un incendie rue de Barr à Strasbourg fait 5 morts

Dans la nuit du 26 au 27 février 2020, vers 01h00 du matin, les flammes s’étaient rapidement propagées dans l’immeuble de sept étages de la rue de Barr, dans le quartier de la gare à Strasbourg. Le feu avait mobilisé pas moins de 48 sapeurs-pompiers et 23 véhicules.

Les secours avaient compté sept blessés et cinq morts : une retraitée de 68 ans, une interne en médecine de 25 ans, un cariste de 45 ans, un jeune homme de 29 ans, et un étudiant togolais de 25 ans.

Des versions opposées lors du premier procès

Lors du procès en première instance, le procureur avait estimé que Sassoun Azarian, qui cachait son cannabis dans l’immeuble mais réfutait être un « dealer », avait « volontairement » lancé un mégot dans la colonne électrique et mis en cause l’autre accusé, Munasar Ali Abdullahi, pour « complicité ».

À l’annonce du verdict, Sassoun Azarian, jeune homme d’origine azerbaïdjanaise, avait dénoncé une décision « injuste » et « raciste ».

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Excuses du principal accusé, acquittement partiel pour le second

Juste avant le délibéré, il avait présenté ses « excuses » aux familles des victimes. « Jamais de la vie on a voulu faire un coup pareil », avait-il assuré.

La cour avait acquitté Munasar Ali Abdullahi des charges d’incendie volontaire et avait seulement retenu l’accusation de non-assistance à personne en danger. Il a été condamné à quatre ans et demi de prison.

La question des facultés mentales au cœur du procès

Tout au long des cinq jours de procès, la question des facultés mentales de ce jeune homme, aujourd’hui âgé de 27 ans, s’est posée. À la barre, il n’a pas été capable d’apporter des réponses aux questions du tribunal, se contentant de répliquer le plus souvent : « Je ne me rappelle plus ».

« On estime que Munasar Ali Abdullahi n’a pas les facultés mentales pour prendre des décisions dans des situations extrêmes », avait estimé son avocat, Michaël Wacquez.

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