Une grande majorité des établissements scolaires construits avant 1997, date de l’interdiction de l’amiante, sont encore composés de cet élément cancérogène.

Pour préserver leur santé, une cinquantaine de personnes, qu’ils soient parents d’élèves, enseignants ou agents municipaux, toutes exposées à l’amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour «mise en danger délibérée de la vie d’autrui». Sept syndicats et trois associations de victimes de l’amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille. «La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti», rappelle dans un communiqué l’avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d’une douzaine d’établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d’entre eux aggrave l’exposition à l’amiante et selon l’avocate, «les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent». Classé cancérogène, l’amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.


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«De nombreuses défaillances»

«Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle», a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants. Le collectif dénonce «de nombreuses défaillances», notamment une absence d’information sur l’amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d’amiante. Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu’à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).