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Le Royaume-Uni accuse la Russie d’intensifier ses manœuvres d’espionnage en mer du Nord. La présence répétée d’un navire spécialisé aux abords des eaux britanniques ravive les inquiétudes face à une stratégie russe de plus en plus offensive.
La Grande-Bretagne a durci le ton face à Moscou. Ce mercredi 19 novembre, lors d’un discours prononcé à Downing Street, le ministre de la Défense a révélé la présence d’un bâtiment russe considéré comme un outil d’espionnage maritime. « Un navire espion russe, le Yantar, se trouve aux abords des eaux territoriales britanniques au nord de l’Écosse, après avoir pénétré dans les eaux au sens large du Royaume-Uni au cours des dernières semaines », appuie le ministre.
Selon lui, ce navire de recherche océanographique n’a rien d’innocent. « Il s’agit d’un bâtiment conçu pour collecter des renseignements et cartographier nos câbles sous-marins ». Une opération particulièrement sensible pour Londres.
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« Le Yantar a dirigé des lasers sur nos pilotes »
Le ministre a détaillé les mesures prises pour répondre à cette incursion : « Nous avons déployé une frégate de la Royal Navy et des avions de la RAF pour surveiller et suivre chacun des mouvements de ce navire, au cours desquels le Yantar a dirigé des lasers sur nos pilotes. » Un geste jugé extrêmement préoccupant par Londres.
« Cette action russe est profondément dangereuse, et c’est la deuxième fois cette année que ce navire, le Yantar, est déployé dans les eaux britanniques », ajoute-t-il. « Donc mon message à la Russie et à Poutine est le suivant : nous vous voyons, nous savons ce que vous faites, et si le Yantar voyage vers le sud cette semaine, nous sommes prêts. »
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« Flotte fantôme » au large de la Bretagne
Cet épisode intervient dans un contexte déjà électrique avec les pays du bloc européen. Pour rappel, le 1er octobre 2025, un pétrolier russe appartenant à la « flotte fantôme » avait été intercepté au large de Saint-Nazaire, en France. L’affaire avait déclenché une enquête judiciaire, d’autant que le même navire avait croisé une semaine plus tôt près du Danemark, lors d’une série de survols suspects de drones au-dessus d’aéroports.
Baptisé Pushpa, ce cargo de 244 mètres battant pavillon du Bénin est sous sanctions européennes : il est accusé de contribuer au contournement par Moscou des restrictions imposées sur les exportations de pétrole. Vladimir Poutine avait dénoncé l’opération française, qualifiée de « piraterie ».