Scary vendredi à l’UGC : Scream, ou comment Wes Craven a réinventé le slasher
Une ado à la cool (Drew Barrymore, géniale dans cette brève apparition) qui fait chauffer du pop-corn dans la cuisine de la riche demeure de ses parents. Un coup de téléphone, une voix rassurante, puis quelques questions indiscrètes… et tout bascule. Terreur sur la ligne, 17 ans après le film éponyme de Fred Walton : voilà le slasher Scream, objet filmique non identifié, classique instantané, qui déboule sur les écrans du monde entier. Au menu : un tueur insaisissable, un redoutable jeu du chat et de la souris, des mises à mort spectaculaires et surtout, surtout, un humour féroce doublé d’un sens du suspense et du frisson comme on en a rarement vu à l’écran. Ghostface, mythique tueur de la saga, devient une légende. Son masque, un incontournable encore en vigueur chaque soir d’Halloween. Sa franchise, une valeur sûre du box-office, d’ailleurs toujours exploitée par Paramount.
Mise en abyme
En 1996, Wes Craven, célèbre réalisateur de pépites horrifiques comme La dernière maison sur la gauche, Les griffes de la nuit ou La colline a des yeux, se lançait le défi de remettre au goût du jour le slasher, alors sérieusement délaissé après une exploitation outrancière dans les années 1980 (les sagas Freddy, Halloween et Vendredi 13, usées jusqu’au trognon). Son idée : mettre en lumière de façon explicite les codes du genre pour en jouer, pour parler de cinéma, en une vertigineuse mise en abyme où chaque personnage devient un archétype, un commentateur des règles ; où le tueur lui-même, très conscient de sa nature filmique, se soumet aux principes édictés. On n’a pas fait mieux, dans le style, en matière de second degré.
Scream, surtout, c’est un vrai bon moment de cinéma tout court, porté par Neve Campbell, dont l’histoire deviendra le principal moteur de la saga. A ses côtés, une distribution solide, entre Skeet Ulrich, David Arquette, Courteney Cox et Matthew Lillard. Toutes les étoiles étaient alignées, avec un réalisateur et un casting de cette qualité. Pas pour rien que la projection du film, ce vendredi à l’UGC, reste une fête qu’il faut absolument célébrer…
Ce vendredi 21 novembre à 19h45 à l’UGC Ciné-Cité
N.B.