Il aura fallu des mois de préparation, une précision quasi scientifique et l’entêtement de deux passionnés pour obtenir la photo impossible : la silhouette d’un homme flottant devant notre Soleil en fusion. L’auteur du cliché Andrew McCarthy raconte les coulisses de son cliché déjà culte.

Tout commence après un simple saut en parachute. Andrew McCarthy, astrophotographe obsédé par les détails du Soleil, et Gabriel C. Brown, ex-militaire devenu créateur de contenus, s’interrogent : serait-il possible de saisir un homme en chute libre devant l’atmosphère solaire ? Une idée aussi belle que presque irréalisable. Mais « Andrew est aussi têtu que moi », raconte Brown. Alors ils décident de tenter l’expérience.

Leur mission relève du défi. Il faut trouver un point de vue parfait dans le désert, prévoir l’heure exacte, choisir l’avion adéquat, calculer la trajectoire idéale, la distance optimale entre le photographe et l’appareil, et même tenir compte de l’angle de plané de l’appareil. Il faut aussi coordonner le saut pour synchroniser l’instant précis où Gabriel C. Brown doit se jeter dans le vide. Tout est prêt, sur le papier. Mais sur le terrain, les ennuis s’accumulent « une multitude de dysfonctionnements » menacent de ruiner l’opération. Il faudra cinq échecs et six tentatives pour obtenir la position parfaite devant l’étoile.

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« Je l’ai eu, mon pote  !! »  

Le jour décisif, le voltigeur monte à bord du petit avion piloté par Jim Hamberlin, tandis qu’Andrew McCarthy s’installe devant ses télescopes braqués sur le Soleil. Sur ses écrans, il scrute un point minuscule dans un ciel baigné de lumière. Tout se joue en quelques secondes. « 3 , 2, 1, Go !!! », lance-t-il dans la radio. Une ombre tombe. Une silhouette humaine apparaît, suspendue un instant devant le rouge solaire. Puis un cri de soulagement traverse les ondes : « Oh mon dieu ! Je l’ai eu, mon pote !! » 

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La prouesse dépasse toutes leurs attentes. Pour obtenir l’image finale, Andrew McCarthy photographie ensuite le Soleil avec un autre télescope et assemble une mosaïque haute résolution, fusionnée avec l’instant du saut. Le résultat est baptisé « The Fall of Icarus » (La chute d’Icare, en français), clin d’œil au mythe du jeune homme qui vola trop près du Soleil.