• À Strasbourg, les automobilistes et le tramway roulent désormais sur une même voie.
  • De quoi dérouter les conducteurs de voitures qui avaient jusqu’ici interdiction de rouler sur les rails.
  • Même pour l’équipe de reportage du 13H deTF1, l’expérience se révèle surprenante.

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Le 13H

Un tramway suivi de près par les voitures. C’est l’originalité de la dernière ligne du tram ouest entrée en service, ce samedi 15 novembre, à Strasbourg (Bas-Rhin). Sur certains tronçons, vous êtes en voiture sur rail, vous pouvez avoir l’impression d’être le conducteur du tram. Et ça peut être « très surprenant » pour l’automobiliste strasbourgeois d’emprunter la même voie que le tram, constate notre journaliste au volant de son véhicule.

Dans le jargon, cela s’appelle un site banal, et le nom est mal choisi. Pour l’instant, ce serait plutôt un site perturbant pour des automobilistes désorientés. « Je suis un peu inquiet par rapport à ce mélange que nous avons avec le tram, parce que nous n’avons pas l’habitude », avance un automobiliste. « Il faudra un temps pour que ça s’accorde, estime un autre conducteur, mais pour l’instant c’est très difficile. » 

450 conducteurs de tramway formés

Pour le vérifier, l’équipe de reportage a pu pénétrer dans la cabine de pilotage. Le secret de la fluidité, c’est un bouton sur le tableau de bord. « Il télécommande le carrefour et il obtient la priorité au feu », explique un conducteur de tramway. Le rêve de tous les automobilistes, la télécommande des feux. Et comme nous ne l’avons pas, il arrive à certains de prendre des libertés avec le code de la route. « On a des véhicules qui s’aventurent à doubler soit le tramway, soit les remontées de fil. Ça reste minime, on observe la situation », pointe dans la vidéo du 13H de TF1, Jamal Adik, responsable unité de production au sein de la compagnie des transports strasbourgeois.

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Des verbalisations pourraient être envisagées, mais depuis le 15 novembre, aucune situation de vrai blocage n’a été constatée. « Il faut savoir que tous les sites banals sur l’extension, ce sera une vitesse limitée à 30 km/h », assure Frédéric Mensales, responsable d’équipe tram à Strasbourg. 

Pour éviter les couacs, et surtout les accidents, la compagnie des transports strasbourgeois a formé ici plus de 450 conducteurs. Eux aussi doivent s’adapter et apprendre à cohabiter avec les autres usagers. « On ne s’inquiète pas, confie Frédéric Mensales,  mais il faut former, il faut leur dire qu’il faut être attentifs, surtout au début, et après ça va le faire. » « Au début on appréhende un peu, mais avec le temps et l’habitude, on s’y fait », confirme Marie-Evelyne Micheli, conductrice de tramway depuis 25 ans. Sabrina Varetz est également conductrice de tramway avec trois ans et demi d’expérience. Elle tient à rappeler la spécificité de ce mode de transport : « Ça reste un tram, surtout avec le nombre de passagers qu’il y a à l’intérieur, ça ne s’arrête pas comme une voiture. C’est pour cela qu’on doit rester très prudents sur ces sites. » Si ce nouveau mode de circulation fait ses preuves, il ouvre des perspectives. Car en partageant, on gagne de la place, et dans nos villes, la voirie n’est pas extensible.

La rédaction de TF1 | Reportage Jacques RIEG-BOIVIN, Joseph PASQUIER