Les droits de douane américains, entrés en vigueur au printemps, ont fait chuter de près de 8 % les exportations allemandes vers les États-Unis, affectant le modèle exportateur allemand.

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L’industrie du pays a également vu ses exportations vers la Chine diminuer de 12,3 %, la demande pour ses produits étant freinée par une concurrence chinoise de plus en plus intense.

En terme de balance commerciale, l’Allemagne a enregistré un déficit de 64,7 milliards d’euros avec la Chine depuis janvier, et un excédent de 41,1 milliards d’euros avec les Etats-Unis, qui restent leur premier client à l’export.

« L’industrie chinoise s’est fortement développée dans de nombreux domaines, y compris en termes de qualité », explique à l’AFP Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW .

Selon lui, la Chine est d’avantage perçue aujourd’hui comme un « concurrent », que comme un « partenaire commercial ».

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Ce renversement révèle « la dépendance continue » aux terres rares ou au semi-conducteurs, où la Chine détient une position dominante, indique à l’AFP Carsten Brzeski, économiste chez ING.

« Il est devenu très clair que la Chine n’est plus l’atelier du monde », a déclaré mercredi le ministre des finances allemand Lars Klingbeil lors d’une visite à Shangaï,  » mais que de véritables innovations naissent aussi ici ».

« Cependant, tout cela est partagé avec l’Allemagne », a-t-il ajouté, « ce qui renforce les deux pays et leur permet de faire progresser ensemble leurs produits ».

Il s’agit de la première visite officielle en Chine du gouvernement de Friedrich Merz, entré en fonction en mai.

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Celui-ci s’est pour l’instant montré réservé avec la deuxième économie mondiale, sur fond de tensions d’approvisionnement de semi-conducteurs et d’accusations de concurrence déloyale par Bruxelles visant l’industrie automobile chinoise.

Pour améliorer la coopération germano-chinoise, « la concurrence doit être équitable et l’accès aux terres rares et aux matières premières doit être garanti », a réclamé le vice-chancelier.

Il a aussi dit remarquer « l’accent mis sur la mobilité électrique » en Chine, un marché dynamisé par le géant chinois BYD, et encouragé les constructeurs allemands en crise à suivre cet exemple.

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