Alors que les fêtes de fin d’année approchent, la mairie de Paris n’a pas autorisé le grand magasin d’installer des animations sur la chaussée, rue de Rivoli, dans le 4e arrondissement. Le Bazar de l’hôtel de ville a ignoré ce refus.

Un coup d’envoi en forme de pied de nez. Mardi, le BHV a lancé la saison de Noël en faisant fi de la décision de l’Hôtel de Ville, qui n’a pas donné son autorisation au célèbre «Bazar» pour organiser des animations festives sur le trottoir de la rue de Rivoli, dans le 4e arrondissement de Paris. Vers 18 heures, le grand magasin s’est donc paré de ses habits de fête et a ouvert le bal avec un concert de Vitaa et de Vincent Niclo, deux semaines après l’installation polémique d’une boutique Shein entre ses murs.

«Un esprit bon enfant»

«Il y avait de belles projections son et lumière sur le BHV, c’était très festif, très bon enfant. Il y avait même des violons», nous confie une source proche du dossier, satisfaite de voir que tout s’est déroulé sans accroc. «Par ailleurs, l’arrêté de la préfecture, qui stipulait qu’il était interdit de bloquer la rue, a été suivi : les animations ont été installées, mais la rue n’a pas été bloquée», poursuit cette même source, qui dénonce «l’hypocrisie de la mairie».

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La fête a donc bien eu lieu, mais sans l’aval de la mairie. Et ce ne serait pas faute d’avoir essayé. Selon nos confrères du Parisien, le directeur de la Société des grands magasins Frédéric Merlin, qui gère le BHV Marais, aurait essayé de montrer patte blanche en adressant à la Ville une demande formelle. Par un courrier daté du 12 novembre et adressé au BHV, que Le Parisien a pu consulter, l’Hôtel de Ville aurait rejeté la demande en question. C’est alors que des sapins se seraient mis à fleurir devant le magasin, sur la voie publique.

Une véritable déclaration de guerre, à en croire la mairie. «Nous demandons à Monsieur Merlin de se conformer au règlement. On ne va pas lui faire de cadeau. Il nous a déclaré la guerre, et quand quelqu’un vous déclare la guerre, vous vous défendez», avait déclaré au quotidien régional Nicolas Bonnet Oulaldj, l’adjoint à la mairie de Paris en charge du commerce. La mairie aurait notamment indiqué que les animations gêneraient la tenue du marché de Noël, qui doit être installé devant l’Hôtel de Ville. «Ce n’est pas 30 minutes d’animation durant un soir qui va gêner un marché qui ne sera installé que dans deux semaines», nous souffle, dépitée, une source bien informée.

Depuis l’installation d’une boutique Shein au sein du BHV, le Bazar est dans la tourmente. Les vitrines du BHV devaient initialement être décorées par Disneyland. Le parc d’attractions avait prévu un grand défilé devant le magasin, le soir du 18 novembre. La mairie de Paris avait alors validé l’installation d’animations sur la chaussée. De même en ce qui concerne la préfecture de police, qui avait accepté que la circulation soit modifiée, de manière exceptionnelle, devant le magasin. Mais après le scandale Shein, fin octobre, le parc d’attractions s’était retiré. Le BHV se serait alors adapté et aurait à nouveau déposé une demande pour utiliser le trottoir devant les vitrines, ce qui aurait été refusé par la mairie.

Et le sujet semble loin d’être clos. Mardi, alors que le concert du BHV battait son plein, à quelques mètres de là, se tenait la première séance du Conseil de Paris. La polémique autour du géant chinois de la fast-fashion devrait être abordée lors d’une prochaine séance, avant le 21 novembre. Contacté, le BHV a préféré s’abstenir. Idem pour la mairie de Paris, qui n’a pas donné suite à nos sollicitations.