Accompagnées par une centaine de marques françaises, douze fédérations françaises du commerce et de l’industrie ont annoncé, mercredi 19 novembre, attaquer Shein en justice pour concurrence déloyale. De son côté, la marque chinoise dénonce un boycott.
Shein encore dans la tourmente. Selon les informations de BFMTV, douze fédérations françaises du commerce et de l’industrie ont décidé d’attaquer en justice la marque chinoise pour “concurrence déloyale”, afin d’obtenir “réparation des préjudices” imputés au géant asiatique de l’e-commerce.
Le modèle de Shein “repose sur le non-respect des réglementations applicables à tous les acteurs implantés en France”, expliquent dans un communiqué le Conseil du commerce de France (CDCF) et les organisations représentant la grande distribution (FCD), l’habillement et les industries textiles (Alliance du commerce, FFPAPF, Ufimh, UIT, Fédération de la maille, de la lingerie et du balnéaire), la bijouterie (BOCI, UBH), le jouet (FCJPE), la franchise (FFF) et la vente en ligne (Fevad).
Elles ne sont pas seules dans leur combat judiciaire puisque “une centaine de marques” françaises comme Coopérative U, Promod, Monoprix, Grain de Malice (vêtements) ou encore Besson rejoignent le combat judiciaire et “affirment leur détermination à rétablir une concurrence loyale fondée sur le respect du droit”, selon le communiqué.
Une audience prévue le 12 janvier prochain
De son côté, Shein a jugé une action « infondée » qui s' »apparente davantage à une tentative de boycott qu’à une démarche juridique sérieuse », selon les dires d’un porte-parole de Shein dans un communiqué transmis à l’AFP. Cette action « s’écarte de l’esprit du droit français et européen de la concurrence, dont la vocation est de protéger l’innovation et d’assurer le libre choix des consommateurs – non de le restreindre », est-il encore écrit.
Une audience aura lieu le 12 janvier à Aix-en-Provence, où les fédérations “interviendront volontairement”. Le calendrier de la procédure y sera également fixé, dans l’attente d’une audience de plaidoirie, potentiellement « d’ici 12 à 18 mois », révèle l’avocat des fédérations, Me Dubucq.
Shein déjà dans le viseur du gouvernement
Cette annonce intervient seulement quelques semaines après que le gouvernement a entamé une procédure de « suspension » de la plateforme en France afin de veiller à la “conformité des produits avec nos lois et règlements”, annonçait le ministre de l’Économie dans un communiqué.
Malgré les menaces, Shein est passé entre les mailles du filet puisque le gouvernement avait finalement indiqué que le site ne vend plus “aucun produit illicite” même s’il reste « sous surveillance rapprochée des services de l’État ».
publié le 19 novembre à 19h40, Sébastien Salpietro, 6Medias
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