Ce qui devait être une simple cérémonie de fin de saison s’est transformé, pour Mary Fowler, en symbole du « racisme ordinaire » qu’elle dit avoir subi durant son passage au club de football Montpellier HSC entre 2020 et 2022. Dans son livre « Bloom », publié cette semaine, l’internationale australienne de 22 ans raconte un épisode qui l’a profondément marquée.
Elle affirme qu’au moment de la présentation du dernier match à domicile, toutes les joueuses avaient reçu des fleurs… sauf elle et sa coéquipière néerlandaise Ashleigh Weerden. Leurs noms n’avaient d’ailleurs pas été mentionnés au micro. « Ensuite, quand nous sommes rentrées dans le vestiaire, certaines de nos coéquipières se demandaient pourquoi nous n’avions pas reçu de fleurs », écrit-elle, soulignant l’incompréhension générale.
Une humiliation dans le vestiaire
L’incident a pris une dimension bien plus blessante une fois dans le vestiaire. Une joueuse – qu’elle ne nomme pas – leur aurait tendu des bananes en disant : « Tiens, prends celles-ci. » Un geste vécu comme une humiliation par les deux joueuses noires concernées. « Ne pas recevoir de fleurs était une chose, mais […] recevoir des bananes n’était pas quelque chose que je pouvais prendre à la légère », confie-t-elle. Elle dit avoir tenté de justifier la scène avant de la replacer dans un contexte où « de nombreuses autres fois au club » avaient déjà éveillé le même malaise.
Mary Fowler décrit également un mal-être profond au sein du club héraultais, allant jusqu’à envisager d’« arrêter le football ». Elle évoque en outre un épisode médical qu’elle juge révélateur. Après avoir signalé des douleurs thoraciques, elle raconte n’avoir reçu qu’un contrôle très bref avant qu’on lui conseille de continuer à jouer. « Ce n’était pas exactement le contrôle que j’espérais », écrit-elle. Contacté mercredi, le Montpellier HSC n’a pas pu être joint pour réagir à ces accusations.