Publié le
19 nov. 2025 à 19h34
C’est devant environ 150 personnes réunies salle du Sénéchal à Toulouse, mardi 18 novembre 2025 en soirée, que François Briançon, le chef de file du Parti socialiste pour les Municipales 2026 et candidat à la tête de liste commune à gauche hors LFI, a présenté les contours de son « projet ambitieux pour la santé » dans la future 3ᵉ ville de France. Pour l’occasion, le patron local du PS a notamment formulé une proposition : la création, après Purpan et Rangueil, d’un troisième grand hôpital dans la Ville rose.
François Briançon inquiet du « renoncement aux soins » à Toulouse
« La santé doit devenir une priorité municipale », avance François Briançon, qui s’inquiète que Toulouse devienne « un désert médical ». Constatant que « trouver un médecin devient un parcours du combattant » dans la Ville rose, tant « les délais s’allongent » et « tous les quartiers manquent de soignants », l’élu d’opposition regrette que « trop de Toulousains — notamment parmi les jeunes — renoncent à se soigner ».
La nuit, les week-ends, les gardes sont insuffisantes et provoquent, de fait, la saturation des urgences. Pour beaucoup de Toulousains, le renoncement aux soins est devenu une réalité. Une grande ville ne peut pas accepter cela.
François Briançon
Candidat PS aux Municipales
S’il admet que la mairie « n’a pas la compétence principale en matière de politique de santé, qui est du domaine de l’État, et n’a donc pas de financement dédié », le socialiste estime que la collectivité « possède un véritable potentiel d’action » en la matière.
Lancer « un audit de l’offre de santé » dans la métropole
Dans le souci de « rapprocher les soins de chaque Toulousain », il compte lancer, dès le début du mandat, « un audit de l’offre de santé à Toulouse et dans sa métropole, afin d’obtenir un état des lieux précis ».
En lien avec les autorités de santé, il entend aussi « créer un office municipal de la sérénité médicale », pour faire en sorte « qu’aucune personne, qu’aucun assuré social, ne soit démuni d’un médecin traitant ».
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Le maire de Toulouse étant aussi traditionnellement président du conseil de surveillance du CHU, François Briançon veut aussi et surtout faire de ce maroquin « un levier stratégique pour défendre une véritable politique publique de santé, pour la réouverture de lits hospitaliers, soutenir et développer l’emploi hospitalier ».

Toulouse est-elle en passe de devenir « le plus grand désert médical urbain de France » ? C’est la question posée autour de François Briançon et des socialistes mardi soir (©DR)
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« Prévoir un troisième Purpan ou Rangueil dans le nord-Toulousain »
S’il était élu au Capitole, François Briançon s’engage à « ouvrir des discussions avec l’État pour la création d’un nouvel hôpital dans le nord de Toulouse ». Convaincu que cela permettrait de « garantir une offre de soins équilibrée sur tout le territoire métropolitain », il estime que ce troisième grand hôpital serait « destiné à répondre à la forte expansion urbaine et à désaturer les sites existants de Purpan et Rangueil ». Ce nouvel établissement accueillerait « différents services, en fonction des besoins, mais dans le souci de renforcer la proximité », développe-t-il.
Il faut prévoir un troisième Purpan ou Rangueil dans le nord-Toulousain. Ce projet est porté par certains syndicats, notamment la CGT, depuis plusieurs années. Mais face à l’évolution de la population de l’agglomération, en particulier dans le nord-Toulousain, le besoin va devenir vital et il faut l’inscrire dès à présent dans le débat public.
François Briançon
« C’est un projet qu’il ne sera pas possible de sortir dans le mandat, dans 10 à 20 ans seulement », prévient-il, « mais il faut le lancer dès aujourd’hui ».
Où implanter ce nouvel hôpital ?
Si un tel projet était à la main du CHU, mais aussi et surtout de l’État – dont les finances publiques ne sont à ce jour pas au beau fixe -, François Briançon veut que « la Ville et la Métropole prennent toute leur part » afin de le faciliter, en mettant notamment « des terrains à disposition ».
Où serait implanté un tel hôpital, qui nécessiterait forcément beaucoup de foncier, lequel se fait rare dans l’agglo ? Serait-ce à Paléficat, dernier secteur non urbanisé du nord de la Ville rose, où un projet prévoit pour l’heure d’accueillir 9 000 habitants ? « Il est trop tôt pour le dire », évacue François Briançon. « Cela peut être à Toulouse même, ou sur une autre commune, mais l’enjeu va bien au-delà de la simple question géographique ».
« La meilleure façon de protéger les Toulousains »
« Nous avons plus de 500 000 habitants à Toulouse, et à l’échelle de l’agglo, une véritable course est engagée entre, d’un côté, la progression de population, et de l’autre, le niveau de services rendus aux habitants », ajoute-t-il. « Sauf que cette course, on est en train de la perdre… C’est pourtant la meilleure façon de protéger l’avenir des Toulousains », soupire le candidat socialiste, faisant allusion au slogan du maire (DVD) sortant, Jean-Luc Moudenc.
Outre ce 3ᵉ hôpital, François Briançon compte aussi « engager un dialogue constructif avec le CHU pour réinstaller une permanence des soins ambulatoire » à l’hôpital de la Grave en centre-ville, « dans le respect du projet patrimonial et culturel du site ».
Des centres de santé municipaux pluridisciplinaires
Au-delà du soutien aux hôpitaux, François Briançon avance l’idée de « créer des centres de santé municipaux pluridisciplinaires ». Imaginés « sur le modèle » de ceux ouverts ailleurs sur le territoire par la Région Occitanie, ils « regrouperaient des soignants salariés », afin de « répondre à la demande d’accès aux soins par la médecine générale », mais « réuniraient également infirmiers, infirmiers en pratique avancée, kinés, psychologues, sage-femmes, dentistes… ».
Ces centres municipaux accueilleraient « dans des conditions avantageuses des jeunes diplômés pour faciliter leur installation sur Toulouse ». La formation des étudiants serait d’ailleurs « en partie prise en charge » par la collectivité, « en contrepartie d’un engagement d’accepter d’être salarié dans la structure ».
En s’appuyant sur ces centres de santé municipaux, il envisage aussi de déployer dans les rues de Toulouse « des médibus de santé, véritables cabinets itinérants » qui assureraient « consultations, dépistages et vaccinations ».
Étendre les espaces « zéro tabac » à Toulouse
François Briançon soutient enfin diverses idées en matière de prévention, avec notamment « la création d’un service municipal de santé scolaire », ou encore un « doublement du nombre de sanisettes », aux côtés desquels seraient installés « des distributeurs de protections hygiéniques et de préservatifs gratuits ».
Il prévoit aussi un plan pour « lutter contre la prolifération de certaines espèces invasives (rats, moustiques, punaises de lit…) ».
Enfin, le candidat socialiste dans la course au Capitole compte « faire respecter la nouvelle réglementation » en matière d’interdiction du tabac dans l’espace public, en vigueur depuis juin 2025 dans « les parcs et jardins, marchés, autour des établissements scolaires ». Des espaces « zéro tabac » qu’il entend « étendre par paliers successifs » au-delà de ces sites sur le mandat.
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