Par

Nicolas Zaugra

Publié le

19 nov. 2025 à 19h53

La Fête des Lumières de Lyon est-elle dépassée ? Alors que cette édition 2025 sera moins faste que d’habitude en raison de coupes budgétaires et que la candidate aux municipales et ex-adjointe à la Culture Nathalie Perrin Gilbert propose une révolution en revoyant de fond en comble l’événement, le sujet s’invite dans la campagne électorale. 
François Gaillard, « monsieur tourisme » de Lyon, qui avait été nommé directeur de l’office du tourisme par Gérard Collomb en 2004 jusqu’en 2021, sort du silence en critiquant la tournure prise par la Fête des Lumières. Celui qui soutient et conseille désormais Jean-Michel Aulas fait des propositions.

« La Fête des Lumières ne s’est pas remise en question »

Pour l’ancien patron du tourisme à Lyon, « la Fête des Lumières ne s’est pas remise en question » et cela « date d’avant les écologistes et l’exécutif actuel ». 

« Quand elle a été lancée dans la version que l’on connaît depuis un paquet d’années, elle a placé la barre très très haut et très tôt. Que ce soit en terme de nombre d’oeuvres, de budget. Elle est rapidement devenue une référence mondiale », constate François Gaillard. 

« La fête des Lumières a perdu de sa superbe. Ce n’est pas l’exécutif actuel qui est en cause », nuance-t-il mais pour autant Grégory Doucet et son équipe n’ont pas « pris en main le sujet », regrette-t-il. 

Il fallait se mettre autour de la table pour se demander la légitimité et l’identité de cette fête, du lien avec la célébration du 8 décembre, voir comment les nouvelles technologies pourraient nous permettre de rapprocher cette fête des Lyonnais et redonner à la fête une originalité.

François Gaillard

« On n’a pas eu le courage politique sur ce mandat ou celui d’avant de se poser les bonnes questions, remettre le fond de cette fête sur la table », assure l’ancien patron d’Only Lyon.

Les réservations en hausse de près de 20% en 2025

Selon des données récemment communiquées par Only Lyon, un « engouement » est enregistré pour cette édition 2025.

« Le taux d’occupation dans les hôtels de la métropole s’élève déjà à plus de 83% pour le samedi 6 décembre, et 69% en moyenne sur les quatre jours . Une belle avance de 11 points, correspondant à une hausse de 19% par rapport à l’année précédente, d’autant plus notable dans un contexte où les réservations de dernières minutes se multiplient », assure Only Lyon.

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Le show de drones au parc de la Tête d’or, « c’est un aveu d’échec »

C’est la grande nouveauté de l’édition 2025 : un spectacle de 500 drones lumineux au parc de la Tête d’or. Pour François Gaillard, ce type de show pour la Fête des Lumières, « c’est un aveu d’échec, c’est un peu le point final ». 

« Même si c’est spectaculaire et de qualité, ce n’est pas l’esprit de la fête des Lumières. Comme on ne sait pas trop quoi faire, on va trouver un truc racoleur pour tenir jusqu’à la fin du mandat. Ça fait 15 ans qu’on fait des shows de drones en Asie du Sud-Est, toutes les grandes villes de France le font… Mais pourquoi la fête des Lumières ? C’est un pansement. Tout ça pour faire passer la pilule de la baisse drastique du budget », attaque-t-il.

De premières propositions soumises à Jean-Michel Aulas

François Gaillard est désormais un soutien de Jean-Michel Aulas candidat à la mairie de Lyon. Il assure travailler à ses côtés sur les questions d’attractivité et de tourisme. Il met déjà sur la table de grandes idées pour réinventer la Fête des Lumières.

Selon lui, il faut « déployer l’événement dans différends quartiers, poursuivre ce qui a été entamé, pour répartir les flux ». Il faudrait aussi « se réapproprier le Rhône et la Saône » avec des illuminations en lien avec l’eau. Il appelle aussi à « remettre en route le club des partenaires privés » pour le financement de la Fête des Lumières.

En s’inspirant de Barcelone et de ses fontaines magiques, un spectacle régulier sur les collines de Montjuïc, François Gaillard propose d’imaginer une Fête des Lumières avec des oeuvres semi-pérennes qui peuvent être utilisées le reste de l’année « pour ne pas brûler l’investissement seulement pour quatre jours ». « On pourrait proposer un vote auprès des Lyonnais et des touristes pour qu’on leur demande de choisir trois oeuvres parmi un panel de 15 et les garder tout au long de l’année ».

L’ancien spécialiste du tourisme compte en tout cas jouer un rôle dans la campagne après avoir passé 17 ans à Only Lyon. « Il faut redonner de la lumière à cette ville », lance-t-il.

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