Une nouvelle affaire de violences sexuelles sur de très jeunes enfants. La mère d’un petit garçon de 4 ans a déposé plainte lundi pour «viol aggravé», avec constitution de partie civile, contre un animateur de la ville de Paris, a dévoilé France Inter ce mardi 18 novembre. Il s’agit de la deuxième plainte pour des faits similaires en quelques jours.
La plainte dénonce «plusieurs actes de pénétration sexuelle» commis sur l’enfant par un animateur au sein de l’école maternelle Parmentier, située dans le XIe arrondissement de la capitale. «Les faits auraient été commis dans les toilettes du centre de loisirs, lieu isolé permettant à l’auteur d’exercer une autorité de fait sur l’enfant», est-il écrit dans la plainte, consultée par France Inter.
Auprès de la radio, l’avocat cette mère de famille, Arié Alimi, estime que les enfants «sont des victimes qu’on n’écoute pas». «Je pense que ça a toujours existé. Il n’y a pas plus ou moins de pédophiles. En revanche, peut-être qu’on commence à écouter un peu plus la parole des enfants. Ça ne veut pas dire les croire forcément, ça veut dire enquêter véritablement et traiter lorsqu’il y a des faits», estime-t-il, ajoutant qu’il serait nécessaire «qu’on s’occupe de ce sujet qui commence à apparaître comme majeur».
Depuis la rentrée scolaire, trois animateurs ont été suspendus à l’école Bullourde, elle aussi située dans le XIe arrondissement de Paris. Ils étaient soupçonnés respectivement de «faits à caractère sexuel», «d’exhibition» et «faits d’agression sexuelle», affirmait mi-octobre la municipalité.
Selon la mairie de Paris, qui a également porté plainte, les animateurs sont soumis à des contrôles pour vérifier, entre autres, qu’ils n’ont pas de casier judiciaire et ne sont pas inscrits au fichier d’auteurs d’infractions sexuelles ou violentes. Ces vérifications ont «encore été renforcées», assure le maire PS du XIe arrondissement de Paris, François Vauglin.
Trente animateurs ont été suspendus à Paris en 2025, dont seize pour des suspicions de faits à caractère sexuels, un chiffre stable par rapport aux deux années précédentes. Pour lutter contre ce fléau, la ville de Paris a annoncé vendredi un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux enfants dans les écoles, avec la création d’un poste de Défenseur des enfants et un renforcement de la formation des animateurs. Ce plan, qui doit être présenté cette semaine au Conseil de Paris, vise à «accompagner la libération de la parole» et à «mieux repérer» les violences à l’encontre des enfants, explique la mairie dans un communiqué.