Des mauvaises conditions de travail chez Rockstar ? C’est du moins ce qu’indiquent les propos relayés par Dexerto suite à la dernière manifestation écossaise qui a permis à des employés de scander leur colère en partant du siège de Rockstar North jusqu’au Parlement écossais. Un ancien employé y a en effet pris la parole publiquement. Et au-delà des conséquences des licenciements dont on a récemment parlé – dont la légitimité sera a priori évaluée par un juge suite aux plaintes des concernés -, il a tenu à s’exprimer sur ce qu’est devenu Rockstar et ce que cela implique : “Grand Theft Auto 6 va rapporter des milliards, c’est indéniable. Les actionnaires vont s’enrichir, des fortunes vont se construire. Mais je veux que les gens pensent au coût humain : les personnes épuisées, les carrières brisées, les vies bouleversées.” Le bonhomme pointe du doigt une entreprise qui privilégie le profit des actionnaires face à la santé de ses employés, *“une machine à générer des milliards de dollars de valeur pour ses actionnaires étrangers dans un secteur gangrené par l’exploitation du travail, les pratiques déloyales et les conditions de travail inacceptables.” *

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Comme le souligne l’ancien employé, ce n’est pas vraiment surprenant de voir de telles conditions être dénoncées dans une boîte comme Rockstar, tant ce système de travail est ancré dans la culture de toute l’industrie. Si cela va bien au-delà de Rockstar, alors à quoi bon en parler ? Et bien c’est simple : c’est en ouvrant la discussion, en témoignant, en prenant de la place médiatiquement que certains pourront peut-être faire un pas vers une application plus stricte des droits des travailleurs. Cela pourrait advenir puisque les politiques commencent à s’intéresser au sujet. Un membre du Parlement écossais et un employé du gouvernement écossais ont en effet pris la parole lors de la dite manifestation. Et du côté du Parlement britannique aussi, on s’intéresse à cette histoire. C’est déjà plutôt bon signe pour les manifestants. Mais changer quelque chose d’autant ancré, ça prend du temps.

La fameuse culture du crunch

Surtout que ce n’est pas la première fois que des échos nous parviennent concernant de mauvaises conditions de travail côté Rockstar. En 2018, Jason Schreier sortait une enquête sur ces dernières et les nombreux témoignages recueillis étaient assez accablants. Le journaliste fait d’ailleurs parti de ceux qui ont récemment relayé ces fameux licenciements jugés abusifs. Pour dire à quel point le crunch était dans la culture de l’entreprise à l’époque : son co-fondateur, Dan Houser, ne voyait absolument aucun problème au fait de dire en public que dans sa boîte on avait “des semaines de cent heures.” Encore une fois, les travailleurs ne sont pas sortis de l’auberge. Il va en falloir du temps pour s’assurer que Rockstar et les autres proposent « les meilleures conditions de travail possibles, basées sur l’excellence, la bienveillance et l’esprit d’équipe »* promises par le porte-parole Alan Lewis.