Née en juin 2022, Giulia est restée plusieurs minutes sans oxygène. « Avec de lourdes conséquences pour elle, rapporte Camille Oelhoffen, sa maman. Elle est en effet atteinte de paralysie cérébrale avec une hypotonie du corps ». Ce qui se traduit par de grosses difficultés motrices : « Elle marche peu et seulement depuis l’âge de 3 ans, et ne peut rester assise très longtemps. »

Des difficultés s’observent également dans l’élocution. « Lourd, son handicap nécessite une aide humaine à 100 %, aussi bien à l’école qu’à la maison », explique sa mère.

Pour ce faire, les services concernés ont fait une demande d’accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH) sur 100 % du temps scolaire et individualisée. « Mais, face au manque de moyens humains, nous n’avons pas pu l’obtenir. »

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« Nous n’avons pas droit à cet accompagnement »

Depuis sa première rentrée scolaire, Giulia ne peut être accueillie à l’école plus de deux journées par semaine. « Nous n’avons pas droit à cet accompagnement, aussi bien sur le versant individuel que sur le 100 % du temps demandé. » Après concertation avec l’enseignante et les professionnels de santé, « il a été acté que, seule, la présence d’une AESH individuelle à 100 % de son temps, pourrait lui permettre de suivre une scolarité normale », explique Camille Oelhoffen qui a dû mettre son travail entre parenthèses.

Pour compenser son salaire manquant, la maman perçoit une allocation mensuelle de 1 200 € versée par la Caisse d’allocations familiales (CAF). « Cela me permet aussi de payer les personnels de santé non remboursés pour environ 300 € par mois. » Le couple perçoit aussi l’allocation enfant handicapée, « de 135 € ».

Une procédure en cours

« Nous nous retrouvons dans une voie sans issue, sans possibilités de solutions, déplorent les parents. Mais nous nous refusons de lâcher afin de permettre à notre fille, qui grandit déjà au quotidien avec un gros handicap, de suivre une scolarité normale et inclusive. »

Pour avoir gain de cause, les parents ont lancé une procédure en justice. « L’audience est fixée au tribunal administratif de Rennes, mardi à 14 h 30 ».

À la rentrée de septembre 2025, le manque d’accompagnants pour les élèves en situation de handicap (AESH) est déploré dans de nombreux établissements. Selon Sophie Ollivier, secrétaire générale de la CGT Educ’action d’Ille-et-Vilaine, 200 postes restaient à pourvoir auprès des établissements du département.