Un individu ou une entreprise au Royaume-Uni ne pourra pas demander davantage que le prix d’achat pour un billet revendu. Un coup dur pour plateformes de revente de billets qui assurent que ces plafonds vont pousser les consommateurs vers des sites non réglementés et augmenter le marché noir.

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Publié le 19/11/2025 20:21

Mis à jour le 19/11/2025 23:44

Temps de lecture : 3min

Lors du concert d'Oasis à Heaton Park, Manchester, le dimanche 20 juillet 2025. (ANTOINE JAUSSAUD / HANS LUCAS / VIA AFP)

Lors du concert d’Oasis à Heaton Park, Manchester, le dimanche 20 juillet 2025. (ANTOINE JAUSSAUD / HANS LUCAS / VIA AFP)

Une petite révolution au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique a annoncé mercredi 19 novembre l’interdiction de la revente des billets à un prix supérieur à l’achat de départ, pour limiter les abus. Les stars de la musique comme Dua Lipa, Coldplay ou Radiohead ont récemment appelé dans une lettre ouverte le Premier ministre Keir Starmer à tenir ses promesses et protéger les fans contre les tarifs exorbitants de ces plateformes de revente et des vendeurs à la sauvette. L’interdiction s’appliquera également aux réseaux sociaux.

Cette annonce est accueillie avec soulagement car elle pourrait mettre fin aux places à 4 000 euros pour un concert d’Oasis, une finale de football, ou une première de théâtre. Le gouvernement veut mettre fin au marché noir de billets qui sévit au Royaume-Uni, et les fans apprécient. « C’est ridicule, j’ai payé 300 euros pour aller voir Oasis, explique une Britannique. Je trouve que ça devrait être au maximum 100 euros. On peut voir à quel point cela peut devenir extrême, à quel point cela peut coûter cher et combien de personnes en profitent. C’est important qu’il y ait une vraie réglementation là-dessus. » « Je trouve que toute la politique tarifaire de certaines entreprises est inacceptable, explique un autre Britannique. Cela dissuade les vrais fans d’aller voir ce qu’ils veulent vraiment, et ça crée une concurrence inutile. Je pense que ça devrait absolument être contrôlé. »

Les entreprises qui enfreindront les règles pourront se voir infliger par l’autorité britannique de la concurrence britannique, la CMA, des pénalités pouvant atteindre 10% du chiffre d’affaires mondial. Des frais de revente jugés « inévitables, comme les frais de service », pourront être facturés par les plateformes, mais plafonnés, souligne le gouvernement.

Ces nouvelles règles devraient permettre de réduire jusqu’à 45 euros le prix moyen d’un billet revendu, ce qui représenterait plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année pour les fans. « C’est un fléau qui perdure depuis des années, et j’étais ravi d’apprendre la nouvelle », a réagi l’acteur britannique Steve Pemberton sur la BBC.

« Nous avons envie de jouer pour tous les fans, pas seulement pour ceux qui ont les moyens de venir. »

Steve Pemberton, acteur

sur la BBC

Les plateformes spécialisées Viagogo et StubHub International, utilisées par des revendeurs pour leurs transactions, sont les principales touchées par cette législation, qui remet en cause leur modèle. L’une et l’autre estiment qu’elle favorisera les fraudes, en détournant les acheteurs vers des sites moins sûrs. « Quand un marché réglementé se transforme en marché noir, les consommateurs n’ont que des problèmes : fraudes, inquiétude et aucun recours », a réagi un porte-parole de StubHub. Un porte-parole de Viagogo assure pour sa part que dans les pays où des plafonds ont été mis en place, « les taux de fraude sont près de quatre fois plus élevés qu’au Royaume-Uni », citant l’Irlande et l’Australie.

Sur un autre front, le gouvernement entend aussi lutter contre la tarification « dynamique » mise en place lors de certaines ventes, quand les prix sont ajustés en temps réel en fonction de la demande, ce qui avait fait scandale avec les billets d’Oasis. Pour cela, il demande « de donner aux fans un préavis de 24 heures » sur ces tarifs ou encore « de fournir des informations plus claires sur les prix lors des files d’attente en ligne ».