Achraf superstar ! Pouvait-il en être autrement ? Un autre que lui, le vainqueur de presque tout, pouvait-il décemment lui ravir, l’air de rien, la vedette à la Grand-Messe du foot africain ? Puisque la réponse est dans la question, que nul sur le continent n’a cette saison marché dans les pas du latéral droit du PSG, affiché pareille régularité, autant bousculé les lignes et les adversaires, accumulé tant de succès et de trophées, la cérémonie des CAF Awards a, sans surprise, fait du champion d’Europe marocain le meilleur footballeur africain de l’année ce mercredi soir.
Achraf Hakimi tout sourire lors de la remise du Ballon d’or africain à Rabat, au Maroc, le 19 novembre 2025.
Un mois après sa « presque décevante » sixième place au Ballon d’or, sa saison hors norme, son rendement d’attaquant (11 buts et 16 passes décisives en 55 matchs), cette Ligue des champions qui l’aura vu scorer en quart, en demie et en finale, ainsi que les quatre autres trophées décrochés avec Paris, ont cette fois fait l’unanimité.
Lucide, a minima, la concurrence n’a d’ailleurs pas pris la peine de faire le déplacement ce mercredi soir jusque dans la salle de spectacle de l’université polytechnique Mohamed VI, où se tenait la cérémonie. Ni Mohamed Salah, l’attaquant de Liverpool pourtant quatrième et donc deux rangs devant le Parisien au classement du Ballon d’or, ni son homologue de Galatasaray Victor Osimhen, dont la nomination en a surpris plus d’un, ne se sont montrés à Rabat.
Un indice qui, dans les minutes précédant le lever de rideau, a balayé un suspense qui avait paradoxalement repris de l’ampleur dans l’après-midi. Dans les rangs d’une partie de la presse marocaine, voire internationale, la rumeur disant que le capitaine des Lions de l’Atlas ne ferait finalement pas le déplacement a ainsi laissé planer le doute quant à l’identité du lauréat du Ballon d’or africain. « Son frère Nabil sera là, au cas où, mais lui, avec la blessure, il ne peut pas prendre le risque de faire le déplacement », entendait-on même circuler à l’approche de la cérémonie. Mauvais signe ?
Il est arrivé sur le tapis rouge en trottinette
Pas vraiment ! En réalité, cela faisait un moment que le défenseur parisien s’était posé à Rabat. Au sortir de sa séance de rééducation quotidienne effectuée en Espagne, à Murcie, Achraf Hakimi s’est en effet envolé d’Alicante pour rallier la capitale administrative du Maroc, en compagnie de sa mère, son frère et plusieurs membres de son entourage. Soucieux de ne surtout pas rater le sacre d’un joueur qu’il apprécie et dont il loue les qualités, le président Nasser Al-Khelaïfi s’est en parallèle envolé de Doha.
Arrivé à 18 heures sur le tapis rouge en trottinette pour ne pas solliciter sa cheville gauche meurtrie suite au tacle du Munichois Luis Diaz il y a quinze jours, c’est avec son nouveau « joujou » qu’un peu plus de deux heures plus tard, le héros du jour a rejoint la scène après que Gianni Infantino, le président de la Fifa, a décacheté l’enveloppe qui contenait le nom du vainqueur.
Des sanglots dans la voix
Dans la salle, les vivas et les « Hakimi, Hakimi » ont laissé place à un discours ému du latéral marocain. « C’est vraiment un honneur et une fierté de gagner ce trophée prestigieux, a-t-il commencé. Mais ce trophée n’est pas seulement le mien, c’est celui de tous les enfants marocains et africains qui rêvent de devenir footballeur. »
Après avoir remercié le Roi Mohamed VI, les présidents du PSG et de la Fédération marocaine, ses coéquipiers qui l’ont aidé à devenir un meilleur joueur et une meilleure personne, il s’est tourné vers la CAN. « On va tout donner pour ramener la CAN, un trophée bien plus important à mes yeux que celui-là », a-t-il poursuivi avant de terminer, des sanglots dans la voix, par remercier sa famille et sa mère.