Des activistes organisent un die-in afin de rendre hommage aux victimes de féminicide et d’appeler le gouvernement à augmenter les ressources et les subventions pour les organisations féministes. A Toulouse, le 16 novembre 2025. Des activistes organisent un die-in afin de rendre hommage aux victimes de féminicide et d’appeler le gouvernement à augmenter les ressources et les subventions pour les organisations féministes. A Toulouse, le 16 novembre 2025. ED JONES/AFP

Les données de la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof) portant sur 2024, publiées jeudi 20 novembre, soulignent qu’en France, chaque jour, plus de trois femmes sont victimes de féminicide ou de tentative de féminicide conjugal, un chiffre en hausse sur un an. « Toutes les sept heures, il y a une femme que son conjoint ou ex-conjoint tue, tente de tuer, conduit à se suicider ou à tenter de se suicider », précise la lettre annuelle de l’Observatoire national des violences faites aux femmes, qui dépend de la Miprof.

Dans le détail : 107 femmes ont été victimes de féminicides conjugaux en 2024 ; 270, de tentatives de féminicides conjugaux ; et 906, d’un harcèlement de la part de leur conjoint ou ex-conjoint ayant conduit au suicide ou à une tentative, selon ce rapport publié à quelques jours du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Au total, 1 283 femmes ont été victimes de féminicides directs ou indirects, ou de tentatives de féminicides conjugaux, contre 1 196 en 2023. « Soit, chaque jour, 3,5femmes victimes ».

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Ces données ne concernent toutefois « que le couple, et elles ne reflètent pas le phénomène des féminicides dans son intégralité [hors du couple, mort à la suite de violences au sein du couple] », insiste l’Observatoire.

« Un constat sans appel »

Concernant les autres violences commises contre les femmes, la lettre rappelle que toutes les deux minutes une femme est victime de viol, de tentative de viol ou d’agression sexuelle, selon les dernières données disponibles de l’enquête « Vécu et ressenti en matière de sécurité » du ministère de l’intérieur, qui portent sur 2023. Et toutes les vingt-trois secondes, une femme subit du harcèlement sexuel, de l’exhibition sexuelle ou l’envoi non sollicité de contenus à caractère sexuel.

Toutes ces données « posent, comme tous les ans, un constat sans appel », souligne dans le rapport Roxana Maracineanu, secrétaire générale de la Miprof. En 2024, les filles et les femmes sont restées « les cibles principales – pour ne pas dire quasi exclusives – des violences sexistes et sexuelles, et ceci à tout âge et dans toutes les sphères de leur vie personnelle et sociale », précise Mme Maracineanu.

Pour rompre « ce cycle infernal », il faut que la formation des professionnels en première ligne soit « sans cesse renforcée et répétée », ajoute-t-elle, et « le repérage et le signalement des violences doivent devenir un réflexe ».

Le Monde avec AFP

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