C’est le quotidien régional Paris-Normandie qui révèle l’affaire ce mercredi 19 novembre 2025. Le 21 octobre dernier, Aline Percher publie un message sur Facebook évoquant un long, trop long week-end aux urgences du CHU de Rouen (Seine-Maritime) pour sa grand-mère âgée de 99 ans. Elle raconte les conditions d’accueil et de vie de son aïeule, pendant soixante-quatre heures, du vendredi 17 au lundi 20 octobre 2025 à 14 h 30, moment où on lui propose enfin un lit, « dans un service de gériatrie ». Alors, la petite-fille se souvient : « Tu me fais un sourire timide, mais un sourire qui me dit que tu es mieux ».

Aline Percher égrène dans sa publication les heures vécues par sa grand-mère, dans un couloir rempli de brancards, tout en sachant que dès vendredi, « vers minuit, le diagnostic d’OAP (œdème aigu des poumons, de l’eau dans ou autour des poumons), est posé. Elle devait être transférée au service gériatrie, mais il fallait qu’un lit se libère », écrit-elle. « Les aides soignantes, et même une cadre, sont passées nous voir ; elles étaient désolées de ne pas pouvoir faire plus. On les a vues plusieurs jours d’affilée. Elles faisaient leur journée, et quand elles revenaient le lendemain, elles constataient que ma grand-mère était toujours là. »

Une énorme tension ce week-end-là selon la direction

Aline Percher insiste sur le fait que son message « est un coup de gueule qui ne changera sûrement rien, mais j’aurai, à mon niveau, fait un petit quelque chose ». Elle ajoute « remercier tous ces soignants, en particulier ceux des urgences, présents ce week-end pour elle (sa grand-mère N.D.L.R) ».

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Sollicitée mercredi, la direction du CHU de Rouen répond que « le week-end du 17 octobre, le service des urgences adultes a dû faire face à une activité très intense, avec plus de 250 passages par jour, en pleine poussée épidémique saisonnière. Dans le même temps, la tension sur les lits disponibles au CHU de Rouen et dans les établissements du territoire était particulièrement forte. » Des circonstances qui ont donc « généré une attente anormalement prolongée […] pour les patients nécessitant une hospitalisation en aval de leur passage », justifie-t-elle.

« Malgré ces difficultés, les équipes médicales et soignantes ont pris en charge tous les patients. Nous tenons à saluer leur mobilisation dans ces périodes de pic d’activité, par nature difficiles à anticiper », conclut la direction.