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Rédaction Actu
Publié le
20 nov. 2025 à 7h56
; mis à jour le 20 nov. 2025 à 8h22
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a exprimé mercredi 19 novembre 2025 son « désaccord total » avec le chef d’état-major des Armées français, le général Fabien Mandon, qui a estimé la veille lors du Congrès des maires de France que le pays devait « accepter de perdre ses enfants ».
On a tout le savoir, toute la force économique et démographique pour dissuader le régime de Moscou (…). Ce qu’il nous manque, et c’est là où vous avez un rôle majeur, c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est.
Général Fabien Mandon
« Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, parce qu’il faut dire les choses, de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production défense, alors on est en risque », a-t-il ajouté. « Il faut en parler dans vos communes », a-t-il conclu.
« Les armées doivent se tenir prêtes à un choc dans trois, quatre ans »
« Le premier objectif que j’ai donné aux armées, c’est de se tenir prêtes à un choc dans trois, quatre ans qui serait une forme de test – peut-être le test existe déjà sous des formes hybrides – mais peut-être (quelque chose de) plus violent », avait déclaré le plus haut gradé français devant les députés de la commission de la Défense le 22 octobre dernier.
« La Russie est un pays qui peut être tenté de poursuivre la guerre sur notre continent et c’est l’élément déterminant dans ce que je prépare », a ajouté le général qui a pris la tête des armées françaises le 1er septembre.
« Des préparations guerrières décidées par personne »
Ces déclarations ne sont pas passées inaperçues.
Je veux exprimer un désaccord total avec le discours du chef d’État-major des armées. Ce n’est pas à lui d’aller inviter les maires ni qui que ce soit à des préparations guerrières décidées par personne.
Jean-Luc Mélenchon
Le leader de LFI a également reproché au chef d’état-major des Armées français de « prévoir des sacrifices qui seraient la conséquence de nos échecs diplomatiques sur lesquels son avis public n’a pas été demandé ».
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« Un chef d’état-major des Armées ne devrait pas dire ça », a réagi le groupe parlementaire de LFI dans un communiqué.
Ces déclarations interviennent après d’autres prises de position expliquant que la France devait se tenir prête à un possible affrontement avec la Russie d’ici quatre ou cinq ans. En répétant publiquement ces scénarios de guerre et en les dramatisant jusqu’à évoquer la perte d’enfants, le CEMA outrepasse son rôle. De tels propos ne relèvent en aucun cas de sa fonction.
Parlementaires LFI
« C’est NON ! »
Même constat pour le patron du Parti communiste français Fabien Roussel, au positionnement proche de celui des Insoumis sur le dossier russo-ukrainien.
« C’est NON ! 51.000 monuments aux morts dans nos communes ce n’est pas assez ? Oui à la défense nationale mais non aux discours va-t-en guerre insupportables ! », a-t-il tonné sur X.
Tonalité similaire l’extrême droite, où le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu a estimé sur LCI que le général Fabien Mandon n’avait pas « la légitimité » pour tenir ces propos et a dénoncé « une faute » de sa part.
« Ou alors le président de la République lui a demandé de le faire et c’est encore plus énorme. »
Source : AFP.
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