Le ministre de l'économie, Roland Lescure, à Paris le 11 novembre 2025. Le ministre de l’économie, Roland Lescure, à Paris le 11 novembre 2025. KAMIL ZIHNIOGLU POUR « LE MONDE»

En plein examen budgétaire, les députés ont été pris de court par une mesure absente de la copie budgétaire initiale présentée par le gouvernement. Comme l’a révélé Le Parisien le 18 novembre, le ministère de l’économie a décidé de réévaluer à la hausse la taxe foncière. La mesure concerne 7,4 millions de foyers, avec une hausse moyenne de 63 euros par logement, d’après les estimations de la direction générale des finances publiques (DGFIP), qui devrait rapporter 466 millions d’euros supplémentaires aux collectivités locales.

Cette « mise à jour », selon Bercy, repose sur une réévaluation prenant désormais en compte les équipements de base – comme l’eau courante, l’électricité, les W-C ou les lavabos – qui sera réalisée « sans qu’une nouvelle déclaration ne soit demandée aux propriétaires ». Jusqu’à présent, ces éléments n’étaient pas pris en compte pour les 7,4 millions de logements concernés. Le ministère de l’économie considère désormais que ces logements disposent de l’ensemble de ces équipements, qui n’étaient jusqu’ici pas intégrés dans la base foncière.

La décision a d’abord provoqué la colère du Rassemblement national. Le mardi 18 novembre, le député de la Somme Jean-Philippe Tanguy a ainsi interpellé dans l’Hémicycle la ministre déléguée aux comptes publics, Amélie de Montchalin, pour dénoncer « 500 millions de taxe imprévue dans le PLF, totalement en contradiction avec la Constitution ». Le lendemain, au Salon international de la sécurité intérieure (Milipol), à Villepinte, le président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella, appelait à son tour le premier ministre, Sébastien Lecornu, à renoncer à cette hausse, estimant que les propriétaires étaient « devenus les vaches à lait » du gouvernement.

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