Nissan supprime près de cent postes en Europe dans une restructuration mondiale visant à gagner en efficacité et à relancer ses performances commerciales.

Nissan engage une restructuration profonde de ses opérations européennes

Nissan a confirmé une nouvelle étape majeure dans sa vaste restructuration mondiale avec la suppression de 87 postes au sein de son bureau régional européen basé en France. Cette démarche s’inscrit dans le plan de redressement piloté par le PDG Ivan Espinosa, qui prévoit une réduction générale de 15 % des effectifs et une rationalisation de l’ensemble des activités du constructeur. Confronté à une pression croissante sur des marchés clés, notamment en Europe, Nissan cherche à optimiser son organisation pour retrouver une trajectoire plus rentable et mieux répondre à l’évolution du secteur automobile.

Selon les documents internes consultés, la majorité des suppressions d’emplois concernent les équipes marketing et commerciales. Sur les 87 postes ciblés, 64 étaient effectivement occupés lors de la conclusion de l’accord le mois dernier. En parallèle, Nissan crée toutefois 34 nouveaux postes, ce qui réduira mécaniquement le nombre de licenciements effectifs après les redéploiements internes. Avec environ 570 employés sur son site de Montigny-le-Bretonneux, qui supervise les opérations en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient, en Inde et en Océanie, le constructeur doit revoir en profondeur son organisation pour la rendre plus efficace et plus agile.

Une restructuration inscrite dans un contexte mondial difficile

Cette décision européenne s’inscrit dans une stratégie plus large. Le plan global d’Espinosa inclut la réduction de 30 % de la capacité de production mondiale, ramenée à 2,5 millions de véhicules, ainsi que la diminution du nombre de sites industriels de 17 à 10. Ces choix illustrent la volonté de Nissan de concentrer ses ressources sur les marchés et les technologies jugés prioritaires.

Les difficultés rencontrées en Europe ont été particulièrement marquantes. Nissan a récemment annoncé une baisse de 8 % de ses ventes au détail sur le continent au premier semestre de l’exercice. Le constructeur a également revu à la baisse ses objectifs annuels, désormais fixés à 340 000 véhicules pour la région. Malgré ces ajustements, Nissan reste optimiste quant à une reprise à moyen terme, soutenue par de nouveaux lancements et des programmes renforcés auprès des concessionnaires.

Les autorités internes soulignent que ces suppressions de postes répondent à « la réalité de l’environnement commercial actuel » et à des « défis spécifiques ». La réorganisation vise à simplifier la structure hiérarchique, supprimer certains niveaux de gestion et fluidifier le fonctionnement global. Le constructeur insiste également sur sa volonté de continuer à investir dans le développement de ses collaborateurs et de maintenir le site de Montigny, jugé « absolument vital » pour ses opérations régionales.

Accompagnement social et réorganisation des équipes

L’accord conclu le 16 octobre avec les représentants syndicaux prévoit un dispositif d’accompagnement pour les salariés concernés. La restructuration débutera par un programme de départs volontaires. Si ce dernier ne suffit pas à atteindre les objectifs, des licenciements contraints pourraient intervenir à partir de février.

Pour favoriser la mobilité interne, Nissan propose une prime brute de 5 000 euros aux salariés acceptant une mutation vers un autre poste. Ceux qui choisiront de quitter l’entreprise bénéficieront d’un suivi personnalisé par un cabinet de reclassement ainsi que d’un congé de reclassement pouvant aller jusqu’à deux ans, selon l’âge.

Lors d’une assemblée interne, le président de la région, Massimiliano Messina, a insisté sur la nécessité de rendre l’organisation « plus rapide et agile ». Il a rappelé que l’objectif n’était pas seulement de « couper dans le gras », mais aussi de renforcer certaines fonctions stratégiques pour consolider le rôle du bureau de Montigny dans la région. Nissan déclare vouloir préserver la stabilité de ses équipes essentielles tout en adaptant son organisation aux exigences d’un marché automobile en mutation constante.

Notre avis, par leblogauto.com

Cette restructuration illustre la pression croissante sur les constructeurs traditionnels dans un marché en pleine transformation. Nissan ajuste sa présence européenne pour améliorer son efficacité, tout en maintenant un ancrage stratégique sur son site français. Le redéploiement interne et les mesures d’accompagnement témoignent d’une volonté de limiter l’impact social, malgré un contexte difficile. Reste à voir si ces ajustements permettront au constructeur de stabiliser ses performances régionales et de renouer avec une dynamique commerciale durable.

Crédit illustration : leblogauto.