La conférence de presse portait sur la sécurité à Grenoble, sur les propositions de la liste « Réconcilier Grenoble ». Le lieu avait été choisi en connaissance de cause, sur la place André Malraux, non loin d’un des gros points de deal de la ville. Et le candidat Alain Carignon (LR) l’a commencé en faisant un commentaire sur les récents propos de l’actuel maire Éric Piolle, pendant le Congrès des maires et aussi dans l’article du journal L’Opinion où, interrogé sur les trafics, il a notamment dit : « Il y a évidemment des violences liées aux affrontements entre narcotrafiquants et l’exploitation des mineurs non accompagnés. Mais l’expérience quotidienne des Grenoblois n’est pas celle-là. Les dealers, ils ne les croisent pas en ville. »
« Je pense qu’Éric Piolle ne vit pas dans la même ville que nous, il ne connaît pas la réalité de la vie des habitants », a rétorqué Alain Carignon en montrant à la presse les sites de deal tout proches, et en rappelant aussi les drames qui ont eu lieu dans les environs. En octobre 2024, un adolescent avait été tué d’une balle en pleine tête dans ce quartier Hoche.
Mercredi lors du Congrès des maires, où le narcotrafic s’est imposé comme l’un des sujets centraux du Congrès des maires de France, Éric Piolle avait de son côté défendu sa position : pour lui, la réponse doit passer par la santé publique, non par la seule répression. « Tant que l’on fera semblant que les Français ne se droguent pas, on n’avancera pas. La police écope la mer à la petite cuillère, mais le niveau de la mer n’a pas bougé. » Pour lui, l’erreur consiste à juste cibler les dealers.