Par

Thomas Rideau

Publié le

20 nov. 2025 à 16h13

Ce jeudi 20 novembre 2025, les libraires de Paris ont vu une subvention presque un demi-million d’euros leur échapper, lors du conseil de la Ville. L’exécutif avait inscrit à l’ordre du jour une délibération pour venir en aide à quarante librairies indépendantes (sur les 400 que compte la capitale). Mais les élus de droite du groupe de la ministre de la Culture, Rachida Dati, ont voté contre cette subvention.

« Les librairies subissent de plein fouet le prix de l’immobilier et le commerce en ligne », note Raphaëlle Primet (Paris en commun). Et de mettre en avant « des attaques dont les librairies sont victimes, comme La Petite Égypte dans le 2ᵉ arrondissement qui a été vandalisée », avant la tenue d’une conférence sur la Palestine. « Notre soutien doit être ferme », rajoute l’élue du 20ᵉ arrondissement.

Mais, pour la droite, cette subvention est « du saupoudrage d’argent public sur quarante librairies ». « Comme si une vitrine ravalée pouvait changer la qualité d’un libraire », tance Aurélien Véron (Changer Paris). « Vous habillez la débâcle de votre politique culturelle d’un vernis technique. »

Les conseillers de droite ont surtout sursauté en découvrant que parmi les librairies qui pouvaient être subventionnées se trouvait Violette and Co, une librairie féministe qui compte dans ses rayons le livre de coloriage From the River to the Sea, considéré comme un ouvrage antisémite par l’opposition. « L’antisémitisme, ce n’est pas à la mairie de Paris de le subventionner », s’insurge l’élu de droite. De son côté, le groupe de Pierre-Yves Bournazel (Ensemble pour Paris) a indiqué que si Violette and Co n’était pas dans la liste, il aurait voté pour.

« Vous choisissez le camp de ceux qui taguent les librairies », s’emporte de son côté l’adjoint au commerce, Nicolas Bonnet-Oulaldj. « Cette subvention visait à aider ces commerces de proximité, auxquels les Parisiennes et les Parisiens sont attachés. Nous continuerons de défendre cette politique publique », a réagi, après l’échec du vote, l’élu de gauche. Cette subvention aurait pu permettre à chacune de ces librairies de toucher une somme d’environ 12 000 euros.

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