Une rencontre essentiellement symbolique mais qui risque de faire des étincelles. Donald Trump recevra vendredi à la Maison Blanche son farouche opposant Zohran Mamdani, fraîchement élu maire de New York, a fait savoir le président américain mercredi 19 novembre au soir.
Selon ses dires, c’est le jeune élu issu de l’aile gauche du Parti démocrate qui serait à l’origine de la rencontre : «Le maire communiste de New York, Zohran «Kwame» Mamdani, a demandé à ce que l’on se rencontre. Nous avons décidé que cette rencontre aura lieu dans le Bureau ovale», a écrit le milliardaire républicain, en évoquant le deuxième prénom de Zohran Mamdani, hommage à la grande figure de la lutte pour l’indépendance au Ghana, Kwame Nkrumah.
La porte-parole du nouveau maire, Dora Perek, a confirmé – plus sobrement – l’entrevue à venir : «Comme il est d’usage pour une nouvelle administration municipale, le maire élu prévoit de rencontrer le président à Washington afin d’aborder la sécurité publique, la sécurité économique et le programme pour l’accessibilité financière».
Premier candidat à la mairie de New York à dépasser le million de voix depuis 1969, Zohran Mamdani a notamment fait campagne en promettant à la ville des logements et des services de garderie abordables. Il se pose en figure de résistance face au président et a largement critiqué Donald Trump tout au long de sa campagne, l’accusant de «fascisme».
De son côté, le président a dit aux Américains qu’ils étaient désormais face à un «choix entre le communisme et le bon sens». Le président avait même menacé de réduire le financement fédéral alloué à la ville de New York si Mamdani était élu.
Mais Mamdani a montré qu’il ne se laissait pas facilement impressionner. «Donald Trump, puisque je sais que vous regardez, et bien : «tendez l’oreille !»», a lancé le jeune homme le soir de son élection devant ses partisans enthousiastes. La porte-parole de la Maison Blanche a ensuite confirmé que le président avait bien regardé le discours.
L’affrontement est-il inévitable ? Les deux ont laissé entendre qu’ils pourraient, à terme, apaiser les tensions. Tump a affirmé vouloir «aider [Mamdani] à réussir» parce qu’il aime New York tout en lui demandant dans un même souffle d’être «un peu plus respectueux envers Washington».
De son côté, l’élu de gauche sait que ses promesses de campagne (transports en commun gratuits, garde d’enfants universelle, épiceries municipales), seront difficiles à tenir si les financements fédéraux sont coupés. «Je reste intéressé par une conversation avec le président Trump sur les moyens de collaborer pour servir les New-Yorkais», avait-il dit début novembre.