Publié le 06 avril 2025 à 09:46. / Modifié le 06 avril 2025 à 16:05.
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Vitali a remarqué des toiles d’araignées au cimetière. Ce ne sont pas des veuves noires qui les ont tissées, mais des drones filoguidés. «Soyez prudents par là-bas», prévient-il. Sacha le postier, son interlocuteur, s’intéresse comme un entomologiste à ces pelotes de fibre optique prises dans les arbres. Mais il ne tentera pas le diable car la venelle du cimetière, à la sortie du village de Nova Sich en direction de la Russie, n’est pas sur sa tournée ce matin-là. Le temps manque: il ne faut pas s’attarder, car la poste est attendue quelques rues plus loin où des babouchkas se sont réunies sur le bas-côté au milieu des chiens qui s’agitent et des animaux de basse-cour. Les trois retraitées manquent de tout et vouent aux gémonies la terre entière. Seule la poste trouve grâce à leurs yeux. «Quelque chose est tombé sur Oleksiivka. Une bombe guidée, peut-être.» Sacha le postier écoute, mais ne rebondit pas. Il regarde sans ciller les fumées noires qui montent dans le ciel et préfère ne pas parler de la guerre. Il se concentre sur le travail, sur les mots réconfortants et les plaisanteries qui font sourire les vieilles.
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