La France prévoit d’utiliser de larges “filets d’arrestation”, pouvant atteindre près de trente mètres de largeur pour bloquer les hélices des petites embarcations transportant des migrants à travers la Manche. Ces filets, déjà distribués à plusieurs équipes de la gendarmerie maritime depuis le printemps, visent à “neutraliser simultanément” plusieurs bâteaux pendant qu’un vaisseau de la marine française patrouille en cas de besoin d’assistance.  

 

Une stratégie dangereuse et controversée 

Mais cette stratégie suscite de vives controverses: des membres des gardes-côtes français et des syndicats d’agents douaniers alertent sur le risque grave de panique à bord, voire à des manœuvres tragiques dans un contexte de surpopulation des embarcations (souvent jusqu’à cinquante personnes). Selon eux, il n’y a aucun moyen de garantir la sécurité des migrants lors de ces manœuvres. Amnesty international et d’autres associations dénoncent une approche “profondément inquiétante” et demandent des voies légales d’asile plutôt que de telles tactiques. 

En 2025 déjà, 26 personnes sont mortes lors de tentatives de traversée, d’après des statistiques françaises, ce qui alimente d’autant plus l’inquiétude sur la légalité et l’éthique de cette méthode. Par ailleurs, ce renforcement intervient dans un contexte de pression croissante du Royaume-Uni sur la France pour durcir le contrôle maritime des traversées illégales.