Les animateurs du périscolaire des écoles parisiennes, en grève depuis le 10 novembre pour demander des recrutements massifs de titulaires, ont reconduit leur mouvement de manière « illimitée » avec des modalités différentes, a-t-on appris jeudi de source syndicale.

La grève n’affectera plus que le temps périscolaire des mardis et vendredis après-midi, et plus les cantines, « compte tenu des difficultés rencontrées par les familles », a indiqué à l’AFP Élise Rabdeau du Supap-FSU, à l’origine du mouvement avec la CFDT et la CGT.

« Entre 100 et 200 écoles » ont dû fermer leurs cantines ces derniers jours

« Nous poursuivrons la grève tant que la mairie centrale ne nous aura pas reçus », affirme la responsable syndicale, précisant que le préavis de grève courait jusqu’au 31 décembre. Patrick Bloche, premier adjoint à la maire socialiste Anne Hidalgo en charge de l’éducation, recevra les syndicats « à une date encore à déterminer », selon la mairie.

« Entre 100 et 200 écoles » sur les 620 de la capitale ont dû fermer leurs cantines ces derniers jours, selon le Supap-FSU. La ville a en outre « ouvert des centaines d’établissements malgré des taux d’encadrement encore plus dégradés qu’en temps normal », déplore-t-il. Selon la mairie, seules 48 cantines ont été fermées mercredi.

Le secteur au cœur d’une série d’enquêtes

Les syndicats réclament des recrutements massifs de titulaires dans un secteur précarisé, qui compte seulement 2 500 adjoints d’animation et 1 000 animateurs contractuels, contre 8 500 vacataires.

Le secteur est secoué par une série d’enquêtes pour soupçons d’agressions sexuelles dans les établissements scolaires, notamment après la plainte de la mère d’une fillette de quatre ans pour « viol aggravé » contre un animateur.

La ville de Paris a annoncé un plan de lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants dans les écoles, avec un poste de Défenseur des enfants rattaché à la maire, dont la création a été adoptée jeudi à l’unanimité par le Conseil de Paris.

« Je veux qu’il devienne le garant des droits des enfants à Paris », a dit Anne Hidalgo, assurant que la ville prenait « toutes ses responsabilités » après la suspension de 16 animateurs pour faits à caractère sexuels en 2025.

Le plan prévoit aussi un renforcement des formations des animateurs, jugées largement insuffisantes par les syndicats.