Par
Marie Lamarque
Publié le
20 nov. 2025 à 19h16
; mis à jour le 20 nov. 2025 à 19h17
Un équipement « dévasté », « démoli », « détruit », « saccagé ». Les adjectifs ne manquaient pas pour définir les importants dégâts causés au cynodrome de Toulouse. Durant l’été 2024, le site, qui abrite une piste dédiée aux courses de lévriers dans le quartier de Sesquières, a été occupé durant presque deux mois par des gens du voyage. Après leur départ, le Club Toulousain du Lévrier de Course ne pouvait que constater les dommages. Le montant du préjudice avait été estimé à 450 000 euros. Plus d’un an après, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, était en visite sur place. Les caravanes ne sont plus là, mais les courses et les entraînements n’ont jamais repris. Quel avenir s’offre à ce site qui côtoie à la fois la base de loisirs de Sesquières et les décharges à ciel ouvert ?
Comme si le temps s’était arrêté…
Depuis le chemin de Fenouillet, ils sont toujours visibles. Les barrières et blocs de béton entreposés à l’entrée pour éviter une nouvelle intrusion.

À l’entrée du cynodrome, les blocs de béton font toujours barrage. (©Marie Lamarque / Actu Toulouse)
La piste de course, quant à elle, s’effacerait presque. Les gradins sont dépourvus de spectateurs. Le temps semble pratiquement arrêté au cynodrome de Toulouse.

Comme si le temps s’était arrêté. (©Marie Lamarque / Actu Toulouse)
1,2 million d’euros ont été investis par la Ville pour remettre en état le terrain qui s’étend sur 36 000 m² au total. Dès juillet, un terrassement a été réalisé sur 22 000 m², les réseaux, notamment électriques, ont été rallongés pour desservir la centaine d’emplacements qui ont été créés.

Des travaux de terrassement ont été réalisés sur cette zone qui était auparavant enherbée. (©Marie Lamarque / Actu Toulouse)
Les premiers à en avoir profité, ce sont les forains de la fête Saint-Michel qui y ont organisé leur base de vie en septembre et octobre derniers. Reste encore des opérations de nettoyage à réaliser, particulièrement dans le bâtiment qui avait été dévasté. Le cynodrome abrite encore des tas de déchets.
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Sur place restent encore les stigmates de l’occupation illégale par les gens du voyage il y a plus d’un an. (©Marie Lamarque / Actu Toulouse)
Jean-Luc Moudenc demande une évolution du cadre légal
À la suite des dégradations par les gens du voyage, une enquête avait été ouverte. Mais cette dernière n’a pas permis d’engager une action en justice, ce que déplore Jean-Luc Moudenc, ce mercredi. « Quand il y a une occupation illicite, le seul but est l’évacuation, pas les poursuites. C’est l’impunité assurée. Et la loi oblige à prouver la responsabilité individuelle sur chaque dégradation. C’est impossible à faire », explique-t-il.
Il y a un an, le maire de la Ville rose avait demandé une évolution du cadre légal « pour que l’impuissance recule et qu’on puisse agir ». Avec plusieurs propositions, comme le raccourcissement des délais des mises à exécution des décisions des juges quand ils prononcent une expulsion d’un terrain, la création d’une circonstance aggravante au délit d’installation illicite lorsque des dégradations sont commises, l’instauration d’un nouveau trouble à l’ordre public pour préjudice écologique ou encore le renfort des moyens policiers.
Le cynodrome est voué à disparaître
Quel avenir imaginé pour ce site ? Les élus ont fait ce constat ce mercredi 19 novembre 2025 : le cynodrome de Toulouse, créé en 2005, est voué à disparaître. Le club qui en profitait jadis a déménagé son activité « à Montauban », précise Christian Bourgeois, en charge de la coordination des bases de loisirs métropolitaines. Et d’ajouter qu’il n’a pas souhaité revenir à Toulouse après les évènements de l’été 2024.
« C’est un terrain qui peut avoir une autre vocation qu’un cynodrome », observe Jean-Luc Moudenc. Pourquoi pas pour de l’événementiel, « des concerts, des rassemblements », propose Olivier Arsac, maire de quartier. Et pourquoi pas un nouveau lieu pour « de l’open air », se questionne le locataire du Capitole qui remarque qu’il y a peu de riverains à proximité. La réflexion est lancée.

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, et Christian Bourgeois, en charge de la coordination des bases de loisirs métropolitaines. (©Marie Lamarque / Actu Toulouse)
D’autant que le site, à quelques mètres de la Garonne, pourrait encore être agrandi. Et il est bordé par un nouveau réseau cyclable, une voie verte qui relie la rue Jean-Gibert à Toulouse et la commune de Fenouillet, pour laquelle un budget de « trois millions d’euros » a été investi, souligne Olivier Arsac.

Une nouvelle voie verte a été aménagée aux abords du site. (©Marie Lamarque / Actu Toulouse)
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