Si un millier de bus seulement sont équipés à ce jour, à terme, l’ensemble des véhicules circulant sur le réseau francilien doivent l’être.

C’est un changement majeur, attendu depuis de longues années par certains usagers des transports franciliens. Depuis l’ouverture à la concurrence du réseau de bus en Île-de-France, les nouveaux contrats prévoient que tous les bus soient équipés d’un boîtier permettant l’acquisition d’un ticket par carte bancaire. Une nouvelle solution de paiement qui commence tout juste à être déployée sur le réseau francilien, et devrait l’être dans toute la région dans les mois à venir.

«L’objectif est d’équiper tous les bus de Paris et de petite couronne d’ici au mois de juin 2026», annonçait la présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse, à bord du bus 85 ce jeudi 20 novembre. Dans ce véhicule et dans environ 1000 autres déployés sur le réseau parisien, il est déjà possible de payer à l’aide de sa carte bancaire sur un terminal de paiement dédié. Il suffit d’apposer sa carte bancaire «sans contact» sur le boîtier installé spécialement à cet effet derrière le chauffeur. Surmonté d’une petite pancarte «uniquement par carte bancaire», il permet d’acheter un à quatre tickets par trajet, vendus au prix de 2,50 euros l’unité. Une solution «rapide, facile et efficace», qui doit remplacer «la vente à bord de tickets cartons», qui ne sont plus vendus depuis le 1er novembre, se félicite IDFM.


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«Une solution d’appoint»

Cette évolution aura aussi un «impact énorme sur la fraude», veut croire le secrétaire général de RATP CAP Île-de-France, Olivier Vitkine, qui assure que les usagers «n’auront plus d’excuse» pour ne pas payer. Le syndicaliste y voit aussi un atout pour les machinistes, qui déploraient depuis longtemps devoir vendre des tickets à l’unité. «Cela change profondément le métier de conduite» : désormais, «les conducteurs ne perdent plus de temps à rendre la monnaie, ce qui engendrait des bouchons à l’entrée du bus». De quoi fluidifier la montée des usagers dans le véhicule et, in fine, réduire leur temps de parcours.

De leur côté, les associations d’usagers se satisfont de cette nouvelle fonctionnalité mais s’interrogent tout de même sur la décision d’IDFM d’«appliquer un tarif de 2,50 euros, soit 50 centimes de plus que les tickets de bus classiques». Un choix stratégique, répond l’autorité organisatrice des transports franciliens, qui ne souhaite pas que ce mode de paiement devienne la norme. «C’est une solution d’appoint pour les touristes et pour tous ceux qui ne sont pas franciliens», soutient Valérie Pécresse, pour qui elle doit rester «ultra-occasionnelle». La présidente d’IDFM rappelle qu’il existe, outre l’abonnement annuel du passe Navigo, d’autres moyens de paiement plus avantageux financièrement, comme la carte Liberté + pour les Franciliens, ou le Navigo Easy pour les touristes.

Envisage-t-elle de déployer cette solution dans le métro et le RER ? «Ce n’est pas la priorité», tranche Valérie Pécresse, persuadée que plus de 90% des usagers aujourd’hui sont détenteurs d’un smartphone sur lequel il est déjà possible de s’acheter un ticket à l’unité. En tout état de cause, IDFM a lancé une étude sur cette technologie d’«open-paiement» dont les conclusions seront rendues en avril 2026. L’objectif est de peser le pour et le contre, et de s’assurer de la pertinence d’un tel chantier «qui prendrait jusqu’à deux ans». Le temps d’«équiper les plus de 10.000 valideurs, disséminés dans les 750 stations du réseau ferré», précise le directeur général de l’autorité organisatrice Laurent Probst.