La grippe aviaire sévit désormais dans la Loire. Cette maladie infectieuse qui affecte les oiseaux a touché pour la première fois un élevage de poulets de chair à Boisset-lès-Montrond. Pour éviter toute propagation de ce virus, les 13 200 poulets ont été abattus.

Jean-Luc Perrin, président de la FDSEA, est désespéré : « C’est un nouveau coup de massue que les agriculteurs prennent sur la tête. On vient juste de sortir de la zone réglementée de la dermatose nodulaire contagieuse. Cette fois, c’est la filière avicole qui est touchée. Il va falloir que l’on regarde les mesures à mettre en place avec la DDPP (Direction départementale de protection des populations), le protocole à suivre et les accompagnements pour les agriculteurs. On doit prendre en compte l’aspect financier, mais aussi psychologique pour nos agriculteurs. Il faut trouver les bonnes mesures, avec le moins d’impact possible sur les exploitations ».

Professionnels et particuliers appelés à la plus grande prudence

Un arrêté préfectoral a été émis ce jeudi pour réglementer une zone de protection dans un rayon de 3 km sur les communes de Boisset-lès-Montrond, Chalain-le-Comtal, Grézieux-le-Fromental, L’Hôpital-le-Grand, Marclopt, Montrond-les-Bains et Unias et une zone de surveillance dans un rayon de 10 km.

 

« Dans ces périmètres, tous les lieux de détention de volailles et d’oiseaux captifs sont soumis à des prescriptions spécifiques. En particulier, les mouvements de volailles et autres oiseaux captifs sont interdits, sauf dérogations accordées par la DDPP », évoque cet arrêté. Particuliers comme professionnels sont soumis à des mesures de biosécurité, notamment la mise à l’abri des oiseux dans un bâtiment fermé et la désinfection régulière des lieux de vie et des équipements en contact avec les volailles.

« Un cas totalement atypique »

Nicolas Clair, porte-parole de la Confédération paysanne et éleveur de poules pondeuses, est également consterné. « J’ai tout d’abord une pensée pour l’agriculteur concerné. Il subit un stress énorme, sachant qu’il n’y a pas de faute de l’éleveur dans cet épisode ». Il poursuit : « C’est une première pour notre département. On a connu des cas sur la faune sauvage, mais jamais dans un élevage. De plus, ce cas est totalement atypique. D’habitude, ce sont surtout les palmipèdes (canards) qui sont impactés, là, on est sûr des poulets de chair. D’habitude, on est sûr des élevages industriels. Là, on est sur un petit élevage de plein air. Il faut donc se garder de toutes conclusions. Bien évidemment, l’inquiétude va gagner l’ensemble de la profession ».

Mais aussi les chasseurs, en première ligne avec la faune sauvage. La Fédération des chasseurs de la Loire a également pris un arrêté dès la suspicion de contamination, annoncée le 19 octobre, dans la zone de surveillance émise par la préfecture. Depuis ce mercredi et pour 30 jours au moins, il est interdit de transporter et utiliser des appelants pour la chasse au gibier d’eau, de lâcher de gibiers à plumes (faisans, perdrix, canards) ou encore de chasser au gibier d’eau et au gibier à plume sur le fleuve, les rivières, canaux, réservoirs, lacs, étangs et nappes d’eau.