• A Rennes, un directeur d’école maternelle a été menacé par une famille qui refuse que leur fille ait un homme comme enseignant.
  • Les parents de la fillette ont demandé à ce qu’elle change de classe et qu’elle soit encadrée uniquement par des femmes.
  • Depuis, le professeur est en arrêt maladie et les syndicats appellent à la grève vendredi.

La solidarité des professeurs s’affiche sur une banderole à l’entrée de l’établissement. Au sein de l’école maternelle publique Clôteaux, à Rennes, un directeur de maternelle a été menacé de mort par le père d’un élève, le 10 octobre dernier. Ce dernier refuse que l’enseignant de sa fille soit un homme et a demandé un changement de classe. C’est le rejet de cette demande qui a provoqué l’incident. L’enseignant est en arrêt maladie depuis cette date. 

« Il est en grande souffrance et l’équipe s’est dit, et je pense légitimement, qu’il faut aussi alerter sur tout ce qui peut se passer, sur ce fait grave quand même, qui n’est pas anodin et qui est significatif de certaines dérives », explique dans le reportage en tête de cet article, Fabrice Lerestif, secrétaire général de l’union départementale FO.

« L’école, ce n’est pas le supermarché des revendications »

Devant les policiers, le directeur a écarté un motif religieux. Selon lui, les parents refusent qu’un homme accompagne leur petite fille aux toilettes, avançant que seule une Atsem y est autorisée, et prétextent des risques de pédophilie, même si aucun signalement n’a jamais été fait concernant cette école. 

Ce soir, les soutiens sont unanimes, des professeurs au syndicat jusqu’au ministre de l’Éducation. « L’école, ce n’est pas le supermarché des revendications individuelles. Donc, quand on confie son enfant à l’école, on confie son enfant à une institution qui accueille tous les enfants et qui est la même pour tous. Et donc, on ne peut pas commencer à dire, moi je veux ceci, moi je veux cela, moi je choisis mon professeur, moi je choisis les aides avec qui mon enfant va être », a déclaré ce jeudi le ministre de l’Éducation, Édouard Geffray, en marge d’un déplacement à Villeurbanne (Rhône). 

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Ce jeudi après-midi, à la sortie de l’école, les parents sont venus exprimer leur solidarité, en imposant eux aussi une pancarte. « On sent qu’il y a du soutien envers le corps enseignant et qu’on est tous d’accord, je pense que demain, il y aura du monde ici à partir de 8h45 », lance un parent d’élève.  

La manifestation de soutien rassemble leurs parents et professeurs devant une école exceptionnellement fermée. L’équipe éducative a exercé son droit de retrait. Elle a aussi demandé un changement d’établissement pour la jeune élève.

La rédaction de TF1info | Reportage Didier PIRESCHI, Kevin GAIGNOUX et Héloïse LEVÈQUE