JIM WATSON / AFP
Trump évoque « la peine de mort » après une vidéo d’élus démocrates, leur parti juge son message « infâme ». (image d’illustration)
EN BREF • Une vidéo de six élus démocrates incite les militaires à la désobéissance civile, provoquant la colère de Trump qui évoque la peine de mort.
• Le Parti démocrate condamne les propos de Trump, les qualifiant de dangereux et infâmes.
• D’anciens responsables militaires soutiennent les élus, critiquant l’usage militaire controversé de Trump.
« Vous pouvez refuser les ordres illégaux. » Ce message adressé aux membres de l’armée américaine ou aux agents du renseignement par six élus démocrates a provoqué la colère de Donald Trump. Le président américain a condamné cet appel à la désobéissance civile dans un message sur Truth Social ce jeudi 20 novembre, évoquant un « COMPORTEMENT SÉDITIEUX, passible de la peine de MORT ! »
Dans leur vidéo publiée mardi, visionnée plus de 12 millions de fois sur X et que vous pouvez consulter ci-dessous, les six démocrates siégeant au Sénat ou à la Chambre soulignent qu’ils ont eux-mêmes servi dans l’armée ou les services secrets avant de rappeler aux militaires ou aux agents qu’ils « peuvent » et « doivent » refuser « les ordres illégaux ».
« Cette administration oppose nos militaires en uniforme et nos professionnels du renseignement aux citoyens américains », dénoncent-ils, dans un contexte où l’opposition démocrate accuse Donald Trump de recourir à l’armée sans fondement légal pour des opérations de maintien de l’ordre sur le sol américain et de lutte contre le narcotrafic à l’étranger.
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« Aujourd’hui, les menaces contre notre Constitution ne viennent pas seulement de l’étranger, mais aussi d’ici, chez nous », dénoncent les six intervenants de la vidéo, dont le sénateur Mark Kelly, un ancien membre de la Marine américaine et astronaute de la Nasa, ou la sénatrice Elissa Slotkin, qui a servi pour la CIA en Irak.
« Trump vient de réclamer la mort des élus démocrates »
Sans surprise, ce message n’a pas plu à Donald Trump qui y est allé très fort. Il a qualifié les élus démocrates en question de « traîtres » au « comportement séditieux » dans un premier message, avant d’évoquer la « peine de MORT » dans une seconde publication. Des propos qui ont suscité la colère du Parti démocrate, qui les a fermement condamnés. « Trump vient de réclamer la mort des élus démocrates. Absolument infâme », a-t-il réagi sur ses réseaux sociaux.
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Dans un communiqué, les meneurs démocrates à la Chambre des représentants ont dénoncé la « rhétorique violente et déchaînée » de Donald Trump, l’appelant à supprimer ses messages « avant que quelqu’un ne soit tué ». Interrogée sur la polémique ce jeudi, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a répondu par la négative quand une journaliste lui a demandé si le président voulait exécuter les élus démocrates. Elle a aussi répété que « tous les ordres donnés par ce commandant en chef [le président, ndlr.] […] sont légaux ».
Avant le président américain, d’autres hauts responsables républicains avaient attaqué les six élus démocrates. Dès mercredi, le directeur de cabinet adjoint de la Maison Blanche, Stephen Miller, avait accusé le Parti démocrate dans son ensemble de s’être « dangereusement radicalisé ». « Des responsables démocrates appellent ouvertement la CIA et les dirigeants de l’armée à se rebeller contre leur Commandant en chef », s’était-il indigné sur X.
Des opérations militaires controversées aux États-Unis et à l’étranger
Les six élus menacés par le président ont reçu ce jeudi le soutien d’un groupe disant représenter « plus de 360 » anciens responsables militaires et diplomatiques, qui a accusé dans un communiqué la Maison Blanche de « transformer un principe de droit fondamental en désaccord politique ». Selon leur communiqué, la désobéissance à des ordres illégaux « est le fondement même du contrôle exercé par les civils sur l’armée ».
Les élus démocrates ne précisent pas dans leur vidéo à quels ordres ils font référence, mais Donald Trump et son fidèle allié au Pentagone, le ministre Pete Hegseth, sont critiqués pour leur utilisation des forces armées. Le président a ordonné le déploiement de la Garde nationale dans plusieurs villes démocrates, dont Los Angeles et Washington, contre l’avis des autorités locales. Il a justifié le déploiement de ce corps de réserve de l’armée par ce qu’il présente comme une montée de la criminalité.
Les États-Unis ont également mené ces dernières semaines une vingtaine de frappes dans les Caraïbes et le Pacifique contre des embarcations qu’ils accusent – sans présenter de preuves – de transporter de la drogue, faisant au moins 83 victimes. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Volker Türk, a exhorté Washington à enquêter sur la légalité de ces frappes, relevant de « solides indices » de « violations du droit international » humanitaire et « d’exécutions extrajudiciaires ».