Par une fenêtre de l’Évêché, le siège historique de la police judiciaire de Marseille (Bouches-du-Rhône), on aperçoit le ciel rose du crépuscule qui éclaire la Méditerranée. L’image est trompeuse. Ce jeudi, le champ lexical et les éléments de langage n’avaient rien de poétique. Le ton était martial. « Guerre », « narcoterrorisme », « batailles », à chaque étape de sa visite, Laurent Nuñez s’est mué en général soucieux de soutenir ses troupes tout en martelant qu’il faut en faire « encore plus » contre le narcotrafic.
De la mairie à la préfecture en passant par le siège de la PJ, le ministre de l’Intérieur était en terrain parfaitement connu, lui qui était il y a dix ans préfet de police sur place. Il connaît les hommes, la ville et tous ses maux. À l’époque, les narcos étaient déjà à l’œuvre mais ils se tuaient entre eux. Le « point de bascule » de l’assassinat la semaine dernière de Mehdi Kessaci, frère du militant antidrogue Amine Kessaci, est à l’origine de son retour à Marseille en tant que ministre. Il n’était d’ailleurs pas le seul ministre à multiplier les réunions et les tables rondes ce jeudi.