C’est un des disques les plus attendus de cette fin d’année. La chanteuse franco-malienne Aya Nakamura sort ce vendredi 21 novembre son cinquième album, « Destinée ». Un disque qui voit le jour alors que la star est au sommet : elle a annoncé fin octobre trois concerts d’affilée au Stade de France, les 29, 30 et 31 mai 2026, une première pour une artiste féminine française. Et les 240 000 places se sont envolées en quelques minutes. Une consécration pour la musicienne, dont la performance sur le pont des Arts avec la Garde Républicaine lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris avait fortement marqué les esprits.

La chanteuse de 30 ans, qui a grandi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), dévoile un nouvel opus de 18 titres, plus intime que les précédents. Elle y explore de nouveaux styles, flirtant avec le jazz, la chanson presque triste parfois, sans quitter pour autant son univers habituel mélangeant rap, zouk, pop et R’n’B. « J’ai pris davantage de risques que sur mon précédent, DNK (2023), non ? J’ai l’impression que c’est la première fois que je me livre autant », confie-t-elle, dans une interview à Télérama parue ce mercredi.

Aya Nakamura annonce la couleur d’emblée. Elle a pris des coups, mais revient plus forte et combative que jamais. « Destinée » s’ouvre sur le très personnel « Anesthésie », lente balade où sa voix ronde et chaude, teintée d’auto-tune, est mise en valeur. « Je m’en fous des gens maintenant, je fais ce que je veux. Je sais qui je suis donc moi je fais ce que je veux. » Référence aux critiques autour de sa participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris ? Peut-être.

C’est l’artiste française la plus écoutée dans le monde

Mais la star, artiste française la plus écoutée au monde, affiche sa détermination, haut et fort, sûre d’elle. « Avant j’étais naïve, je dois vous remercier, grâce à vous je connais le vice. Je suis devenue pire que la madrina, poursuit-elle dans ce titre d’ouverture. J’ai le sentiment anesthésié, plein de souvenirs à effacer, des moments qui m’ont traumatisée. » Mi-septembre, dix militants identitaires ont été condamnés à des amendes pour provocation publique à la haine et injures racistes à son encontre, juste avant les Jeux olympiques.

On aime beaucoup « No stress » et son rythme chaloupé, qui rappelle « Djadja », (dont le clip a atteint en février le milliard de vues sur YouTube). Tout comme « Bueno », qui donne fortement envie de danser. « Je veux que du love et de l’affection, chante-t-elle. Même quand c’est ma faute, je dis que c’est pas ma faute. »

Marque de fabrique qui fait souffler un vent de fraîcheur, elle s’autorise encore à tordre la langue française, inventant des mots, en déformant d’autres. Sur « Alien », la reine de l’egotrip assumé fait rimer malicieusement « alien » avec « malienne ». « Je fais jamais semblant avec les gens, j’ai jamais géchan. J’ai tout ça dans mon ADN. J’ai ce putain de truc, il est calé quelque part. Ma sensualité n’a pas d’égalité. »

L’album qui parle d’histoires d’amour

Au fil de ces dix-huit morceaux parfois un peu répétitifs, aux titres courts et percutants, teintés d’échos, sonorités caribéennes et afro, elle raconte surtout ses histoires d’amour. Elles sont plus ou moins heureuses (« Dis-moi » avec la Jamaïcaine Shenseaa ou « Baby boy » avec la star américaine Kali Uchis). Celle qui est entrée en juin au Musée Grévin règle ses comptes avec des ex, décrit des débuts de relation, ses goûts en matière d’hommes (« Summum »). Elle évoque une rupture sur « Blues », titre presque soul au rythme lent, où point la mélancolie. « Blues, j’ai le blues, je suis pas forte quand il s’agit de casser. Comportement je suis à bout, je le vois flou », scande-t-elle dans ce phrasé décalé qui la caractérise.

La sensualité affleure, dans « Obsession ». « Je vais lui faire du sale, prévient-elle, pas farouche. Je lui donne des sensations il en redemande encore. » Ou dans « Pamela » (en duo avec Kany). « Tu ressembles à Pamela. Je vais te manger toute la night. Tu sais que c’est chaud ma go », s’amuse-t-elle. On retrouve sa patte zouk sur le vibrant « Débrancher ». Aya Nakamura est une femme puissante et elle le revendique. « Femme alpha », comme elle le chante sur « Désarmer ».

La note de la rédaction :

« Destinée », album d’Aya Nakamura, 18 titres, sortie le 21 novembre 2025.