Dans le cérémonial bavard d’un procès d’assises, souvent, ce sont les images qui imposent le silence. Ce silence, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône l’a affronté pendant une petite minute, en visionnant les images crues et sans son de l’assassinat de Nouri Lakas, 26 ans et Nadir Khellouf, 31 ans, le 4 février 2016 vers 21h30, à Marseille.

Abattus en mangeant des hamburgers

Soixante-et-une secondes captées par les caméras de vidéosurveillance du parking bas du centre commercial Grand V, à La Valentine, dans le 11e arrondissement de Marseille. Projetées sur les trois écrans de la salle d’audience du vieux palais Verdun, à Aix-en-Provence, les images défilent et le temps ralentit. Dans le public rare, les proches des victimes retiennent leur souffle quand la Peugeot 107 apparaît dans le cadre, stationnée face à un mur, dos au parking.

Le silence de la salle d’audience est lourd et sur les écrans, rien ne bouge, seule la lumière d’un lampadaire semble légèrement vaciller dans la nuit. À l’intérieur de l’habitacle, Nadir Khellouf, au volant, et Nouri Lakas, sur le siège passager, sont en train d’engloutir les hamburgers achetés au Quick situé à une centaine de mètres de là. « Pourquoi…