Enveloppé dans la fumée du feu de palettes du piquet de grève, monté devant l’usine de production des sirops Teisseire de Crolles (Isère) près de Grenoble, dans la vallée du Grésivaudan, François Ruffin, dans son éternel blouson de cuir beige, se saisit du micro. Face à lui, une centaine de salariés de l’usine, en grève depuis six semaines pour nombre d’entre eux. La fermeture du site, avec 205 suppressions de postes, est annoncée pour avril.

«On assiste ici à un pillage d’une marque, d’une industrie, d’un territoire ; à un vol de trésorerie et de savoir-faire, mené par Carlsberg, grand groupe scandinave, tempête le député de la Somme. Teisseire, une usine rentable, une poule aux œufs d’or, doit être défendue comme un rempart. On a laissé partir Arcelor, Alstom, Pechiney et tant d’autres, alors on veut maintenant que l’Etat s’interpose. Qu’on arrête ici les pilleurs en costume, les pilleurs fonds de pension, les pilleurs actionnaires, qui agissent avec la complicité de l’Etat !»