Il a fallu un sondage Ifop, commandé par Jean-Philippe Vetter (LR) , pour que la candidature – qui était bien lancée – de Pierre Jakubowicz s’enraye, le plaçant loin (avec 6 % des intentions de vote) derrière son concurrent à droite (24 %), arrivé juste derrière la candidate du PS Catherine Trautmann (25 %). Une fois le choc encaissé, le candidat Horizons , investi par Renaissance dans la foulée, s’est remis en selle. De manière à sillonner la ville avec son vélo-cargo (le « vélo-vote ») comme pour se donner l’élan à même de créer une dynamique qui – à en croire le sondage – n’avait pas encore pris.

La question d’un ralliement évoqué publiquement lors du récent meeting à l’Aubette de Jean-Philippe Vetter (rejoint par le centriste Nicolas Matt , ainsi que par sa binôme à la CEA Anne Reymann ) n’est pas la priorité, visiblement. À ce stade, Pierre Jakubowicz ne sort pas de son rail : il déroule le tempo de sa campagne. En attente sans doute d’un hypothétique nouveau sondage -qui lui serait plus favorable- de nature à enclencher une dynamique susceptible de le « mener à la victoire en mars prochain », explique son soutien Rebecca Breitman (MoDem).

Le candidat Horizons avance façon « force tranquille »

Concrètement, ce jeudi 20 novembre, soit presque quatre mois avant le scrutin, le candidat Horizons-Renaissance édite un document original, sous la forme d’un journal de huit pages, intitulé « Strasbourg, à nouveau ! ». En jaune et noir, il y évoque sa capacité d’écoute en affichant des photos de ses quelque « 300 opérations de terrain » et « 12 000 contributions citoyennes recueillies » – « pas sondées par téléphone, mais par les cœurs », glissera Etienne Loos (Renaissance), autre soutien. Des retours de terrain, preuves de la « considération » portée aux propos des Strasbourgeois.

Éditée et distribuée à quelque 120 000 exemplaires (dont 100 000 dans les boîtes aux lettres), la brochure égratigne le mandat des écolos et trace les pistes pour panser les plaies et « réconcilier » les Strasbourgeois, grâce à la « méthode Jaku » – façon « force tranquille ». L’élu d’opposition y présente notamment le « service après-Verts » qui résume tout ce qui ne va pas – ou plutôt qui ne va plus à cause des écolos. Il y évoque aussi le besoin de « recoller les morceaux d’une ville qui veut y croire à nouveau », grâce au « retour du collectif ».

« Je ne cherche pas à plaire, mais à convaincre »

Autre bilan, celui de son action dans l’opposition au conseil municipal. Élu parmi les plus prolifiques durant ce mandat, Pierre Jakubowicz y rappelle les « 500 dossiers traités et plus de 200 interpellations, résolutions et motions » et les « résultats obtenus » (tram nord, langue des signes, mémoire, patrimoine, sécurité, social, démocratie). Dans son chapitre « Ce qui va vraiment changer », il égraine quelques esquisses de propositions qui doivent, appuie-t-il, « rendre aux Strasbourg le plaisir, la facilité et la fierté ».

« Je ne cherche pas à plaire, mais à convaincre », précise-t-il à ceux qui appellent à l’union tout de suite. Se montrant moins cigale que fourmi, Pierre Jakubowicz semble sûr de son projet – qui doit concilier « l’ordre et le progrès ». On attendra le mois de janvier pour en connaître le détail, dit-il à ceux qui se montrent impatients. Après, il sera toujours temps de discuter d’une éventuelle « coalition » à l’allemande ou à la suisse – avec les partis de l’arc républicain, de Catherine Trautmann à Jean-Philippe Vetter – autour d’un projet commun. Histoire de « ne pas appauvrir d’ici-là le débat démocratique pour tourner la page Barseghian ». De son côté, il sera outillé pour avancer ses propositions.