Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille, disait Chirac. Les militants nantais de la France insoumise pourraient ruminer ce célèbre aphorisme de l’ancien président RPR.

À quatre mois de l’élection municipale de Nantes (Loire-Atlantique) et après une longue crise liée à une dénonciation de viol au sein du mouvement, qui avait entraîné la mise à l’écart de la co-cheffe de file Marina Ferreruela, fin août, le directeur de campagne (1) et la chargée de communication ont quitté l’équipe de campagne.

« C’est la cata, témoigne un militant. Les deux salariés de la campagne, le directeur et la chargée de communication ont démissionné en début de semaine. »

« Les cadres du parti sont découragés »

En cause, si l’on en croit nos sources, la personnalité de William Aucant, l’un des deux chefs de file qui s’était affiché tout sourire avec sa nouvelle binôme, Erika Cadersah, le 8 octobre. Moins d’un mois après, le torchon roussit sérieusement entre les deux leaders de la France insoumise nantaise. À tel point que le député de la région parisienne, Paul Vannier, cadre influent du parti, a dû taper du poing sur la table. Pour les « recadrer ». William Aucant tempère : « Avec Erika, on se découvre, on se voit tous les jours. Mais je suis convaincu que nous avons deux personnalités complémentaires. »

Pas tout à fait le regard d’un membre de son entourage : « William cherche à invisibiliser Erika. Les cadres du parti sont découragés. » Autre commentaire amer d’un ancien cadre des insoumis nantais : « Il n’y a pas d’équipe et pas vraiment de binôme. »

Ce début de campagne poussif de LFI peut-il donner des idées à Margot Medkour, candidate de la liste Nantes en commun en 2020 ? Elle prend souvent la plume sur les réseaux sociaux pour commenter, avec sévérité, les faits et gestes de la maire socialiste sortante Johanna Rolland (PS) et de Foulques Chombart de Lauwe (LR). Dans nos colonnes, en septembre dernier, face aux difficultés – déjà – des insoumis et à l’hypothèse d’une candidature de sa part, elle lançait : « Je prendrai mes responsabilités. » En 2020, sa liste avait obtenu un inattendu 8,95 % des suffrages.

(1) Il est remplacé par Maxime Viancin, qui fut candidat aux législatives dans le vignoble nantais.