Dans ce disque sorti sans grande opération de communication, la chanteuse de 30 ans propose cinq duos, dont un avec Kali Uchis, figure du RnB latino-américain.

Loin du tumulte qui avait accompagné sa participation à l’ouverture des JO de Paris, Aya Nakamura revient vendredi avec Destinée, son cinquième album. « No stress, en détente », ces paroles composent le refrain de l’un des 18 titres de ce nouvel opus attendu, mais s’appliquent peut-être aussi à l’état d’esprit d’une artiste à la grande popularité auprès de la jeunesse depuis Nakamura (2018), et ses tubes Djadja, Pookie et Copines.

La chanteuse franco-malienne, l’une des voix francophones les plus écoutées au monde, parie sur une communication relativement discrète. À rebours de Taylor Swift et son marketing pailleté pour The life of a showgirl, d’Orelsan et son omniprésence médiatique ou encore de Rosalía, qui a créé une émeute en déambulant dans une rue de Madrid avant la sortie de Lux.

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« On n’a pas les mêmes chaussures, on n’a pas le même vécu »

Aya Nakamura, 30 ans, soigne ses apparitions. Elle a ainsi choisi de se rendre à « Star Academy », pour la quotidienne de l’émission de TF1 diffusée mardi, afin de partager ses conseils avec les élèves du château. Quelques jours plus tôt, elle avait accepté de revenir en longueur sur sa trajectoire, du Mali à la banlieue parisienne, sur son indépendance artistique ou encore sa vie de mère famille dans une émission diffusée sur YouTube et en podcast.

« Les gens, la plupart du temps, se projettent sur moi (…) mais on n’a pas les mêmes chaussures, on n’a pas le même vécu, tu ne peux pas venir à côté de moi et me dire ce que je fais c’est n’importe quoi », a-t-elle estimé. D’une grande chaîne de télé à une émission de niche sur internet, la chanteuse, par ailleurs égérie d’une marque de luxe, entreprend un grand écart pour s’adresser à différentes audiences.

« Aujourd’hui, plus personne ne peut questionner sa légitimité et elle n’a pas besoin d’en faire plus », observe Narjes Bahhar, responsable éditoriale rap et R&B France chez Deezer. « On a l’impression d’une nonchalance mais elle a une grande maîtrise », souligne-t-elle, notant que cette « artiste instinctive » a « toujours su saisir les opportunités » pour construire sa carrière.

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Avec Destinée, Aya Nakamura élargit sa palette musicale, qui mêle déjà RnB, pop et sonorités afro caribéennes. L’opus renferme cinq duos dont un avec Kali Uchis, figure du RnB latino-américain, ou encore avec l’artiste franco haïtien Joé Dwèt Filé sur Baddies, qui a inondé les playlists estivales.

Classée dans les charts de plus de 40 pays, selon son tourneur Live Nation, la chanteuse sait que ses moindres faits sont scrutés. En 2024, Aya Danioko – son nom civil – a subi une campagne de dénigrement en partie raciste et de cyberharcèlement autour de sa participation à l’ouverture des Jeux olympiques. Sa prestation dans un medley avec la Garde républicaine avait été un des moments les plus suivis de la cérémonie. « Je ne suis pas une politicienne, mais j’ai appris de cette période que mon public est en grande partie de gauche », avait-elle commenté dans Télérama.


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Qu’importe les critiques, celle que les fans surnomment « la Queen » est tête d’affiche de festivals majeurs en 2026 (Eurockéennes, Francofolies, Golden Coast, Les Ardentes). Les 240.000 places de ses trois concerts au Stade de France en mai prochain se sont écoulées en un temps record. Avec ce triplé, elle rejoint le cercle fermé des artistes féminines programmées en solo dans la plus grande enceinte de France, aux côtés de Beyoncé, Madonna et Mylène Farmer.