C’est l’événement du jour. Aya Nakamura est de retour avec son nouvel album Destinée, sorti ce vendredi. N’en déplaise à celles et ceux qui tentent de décrédibiliser l’artiste française la plus streamée au monde… À chaque fois la même histoire : ses paroles seraient « incompréhensibles », son style « pas vraiment français ». Mais pendant que les détracteurs boomers s’acharnent, la chanteuse franco-malienne transforme notre façon de nous exprimer.

Comme le rappelle une chronique de France Culture, l’artiste est « l’une des meilleures ambassadrices de la langue française dans le monde », une chanteuse qui « enrichit constamment la langue », en mélangeant argot, créoles, nouchi, malien, espagnol, anglais et expressions issues des réseaux sociaux. Et si Marine le Pen estime que sa prestation à la cérémonie des Jeux olympiques avait « humilié le peuple français », Aya Nakamura chantera devant des centaines de milliers de francophones et francophiles lors de sa tournée 2026, qui passe notamment pour trois soirs au Stade de France, les 29, 30 et 31 mai prochains.

Des expressions déjà dans notre vocabulaire

Si Destinée est son cinquième album, les quatre opus précédents ont déjà été de véritables usines à expressions populaires et ont marqué toute une génération. « Djadja » qui signifie menteur ; « Pookie » qui veut dire balance ou rapporteur ; un « Djo » ou un « boug » est un mec… Aya Nakamura a imposé des mots et des tournures qui ont quitté les plateformes de streamings pour s’installer dans nos conversations du quotidien.

« En catchana, baby tu dead ça », « ferme la porte y a la pookie dans le sas » ou « Tu parles sur moi, y’a R »… Si vous n’avez jamais entendu ces phrases, peut-être vivez dans une grotte. Preuve que, qu’on le veuille ou non, la chanteuse a déjà façonné notre vocabulaire.

20 Minutes a donc attentivement écouté les paroles des nouvelles chansons d’Aya Nakamura pour essayer de prédire quelles expressions allaient entrer dans notre quotidien dans les mois qui viennent.

« Je l’ai débranché »

Dans le son qui porte le même nom, Débrancher, Aya Nakamura transforme un verbe banal en arme affective. En débranchant quelqu’un la chanteuse nous offre une nouvelle façon de dire à nos amis qu’on ne fréquente plus quelqu’un.

« « J’l’ai débranché, j’l’ai mis off (j’l’ai mis off) »

« De lui j’me suis détachée »

« J’l’ai débranché, j’l’ai mis off »

« Fin de lui là j’suis trop fâchée »

« Il a joué, il a perdu (il a joué, il a perdu) » »

« Baby bout »

Après deux écoutes de l’album, il est déjà dans notre tête, on parie que cette expression sera bientôt dans la vôtre aussi. Dans les titres Bueno, Pamela, Tralala ou encore Baby boy, ce terme affectif revient de nombreuse fois. Fini les « Babe », « Bébé »… maintenant on appelle nos crushs « Baby bout »

« « Qu’est-ce qu’il est beau baby bout, goddamn »

« J’habite, j’habite par ici »

« Baby, baby bout, viens me caresser » »

Atteindre le « tiki-tiki »

« M’a vu une fois, il m’appelle bébé, j’atteins le tiki-tiki »

Nous aussi on veut atteindre le tiki-tiki… Mais qu’est-ce que c’est le tiki-tiki Aya ? Impossible de trouver une définition « officielle », mais à l’écoute du titre Il veut, on peut imaginer que ce terme signifie un moment de désir, tension entre deux personnes. On attend la définition officielle de la chanteuse dans les prochaines interviews.

« Y’a pas de timinik »

« Timinik » vient de l’arabe dialectal et signifie grosso modo faire des manières, chipoter, jouer les difficiles. Quand la chanteuse lance « y’a pas de timinik » dans Carnet d’adresses, elle dit simplement : pas de chichi, pas de drama, pas de cinéma entre elle et la personne qu’elle fréquente.

« Entre nous, y a pas de timinik, on se comprend »

« Sans mot, c’est de ça qu’il s’agit »

Qu’on le veuille ou non, l’artiste impose ses mots autant que ses mélodies. Avec son nouvel album, elle signe l’un des retours les plus attendus de 2025. Entre ses nouvelles chansons, ses trois stades de France et sa tournée des festivals, une chose est sûre : on n’a pas fini d’entendre le nom Aya Nakamura, et on espère que vous êtes aussi ravis que nous.