Par

Guillaume Laurens

Publié le

21 nov. 2025 à 18h43

Les Écologistes et Archipel citoyen ne sont pas (totalement) d’accord sur la marche à suivre pour les Municipales 2026 à Toulouse. Les militants de ces deux partis de gauche, qui avaient annoncé leur union dès l’été dernier dans la course au Capitole, étaient appelés à trancher, jeudi 20 novembre 2025 en soirée, entre trois options pour le premier tour, sauf qu’ils ont choisi… deux trajectoires différentes. Explications.

Les uns votent pour l’union avec le PS, les autres pour l’autonomie

Jeudi soir, les adhérents des Écologistes et Archipel citoyen étaient appelés à se prononcer — séparément — lors d’un vote interne au jugement majoritaire pour les Municipales 2026. Trois options étaient sur la table : une liste d’alliance avec le Parti socialiste et cinq autres formations de gauche (Génération·s, Place publique, le PCF, le PRG et le MRC), une liste d’alliance avec la France insoumise, et une liste autonome (réunissant les Écologistes et Archipel).

Si les militants des Écologistes ont voté « à une large majorité » selon Régis Godec pour la première option (l’union avec le PS), ceux d’Archipel citoyen ont « plébiscité » la troisième option (l’autonomie), devant la deuxième (rejoindre LFI), alors que la première (rallier le PS) arrive dernière. Une issue qui complique sérieusement la situation.

« D’ultimes négociations » à venir avec le PS

Dans la nuit, les deux formations se sont fendues d’un communiqué conjoint dans lequel elles indiquent reprendre les négociations avec le PS et ses alliés : « Les choix effectués par nos deux organisations ne permettent pas, à ce stade, de proposer une issue commune et partagée », observent-elles, indiquant leur volonté « d’engager d’ultimes discussions pour faire converger leurs orientations et trouver le chemin d’un dispositif commun ».

Les deux formations restent convaincues de la nécessité de construire l’union la plus large possible pour gagner Toulouse lors des élections municipales de 2026.

Archipel citoyen et Les Écologistes

Régis Godec : « Le choix de la liste la plus large possible s’impose »

Après cet énième rebondissement peu lisible de l’extérieur, que va-t-il se passer ? « Les choses sont très claires chez nous à l’issue de ce vote », témoigne Régis Godec. « Pour nous, un choix s’impose : celui de la liste la plus large possible, avec une gouvernance partagée entre Ville et Métropole ».

Vidéos : en ce moment sur Actu

J’ai l’impression de revivre l’aventure de 2008 avec la quête de l’union de la gauche, qui s’est conclue par la victoire de Pierre Cohen.

Régis Godec
Chef de file des Écologistes pour les Municipales 2026 à Toulouse

« Si on gagne, on abandonnera la Jonction Est »

« L’option de la liste autonome nous semble illisible », ajoute Régis Godec. En clair : quoi qu’il advienne, les écologistes sont bien décidés à s’unir avec les socialistes, mais ils souhaiteraient « une aventure à huit », comprenant Archipel citoyen, d’autant que les négociations avec le PS ont, selon le chef de file des Verts, été fructueuses.

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Nous avons obtenu des garanties programmatiques [avec le PS, NDLR] sur plusieurs projets : abandon de la Jonction Est, RER métropolitain… Si on gagne les élections en 2026, on s’engagera donc à abandonner ce nouvel axe routier.

Régis Godec

« Pas la situation idéale » pour Archipel citoyen

« Ce n’est pas la situation idéale », reconnaît de son côté Arnaud Rivière, porte-parole d’Archipel citoyen : « On va réinterroger nos adhérents ».

Si on veut partir avec les Écologistes, il ne reste plus qu’une option, c’est de s’allier au Parti socialiste. On va rouvrir les négociations.

Arnaud Rivière
Porte-parole d’Archipel citoyen

Une liste autonome d’Archipel citoyen au premier tour ?

Résultat des courses : Archipel citoyen s’apprête à demander à ses 110 adhérents de se prononcer à nouveau entre « trois autres pistes » : l’alliance avec les Écologistes, le PS et les cinq autres formations de gauche ; Rejoindre LFI, mais sans les Écologistes ; Monter une liste autonome d’Archipel citoyen, sans les autres partis.

« Nous allons soumettre ces trois options au vote », détaille Arnaud Rivière. « Le but, c’est de pouvoir se prononcer rapidement, la semaine prochaine ».

Un sondage donnait la gauche gagnante

Alors que Jean-Luc Moudenc fait le plein de soutiens des partis du centre et de droite en vue du premier tour, la gauche part en ordre dispersé, avec deux à trois listes principales qui se dessinaient jusqu’ici : autour du député LFI François Piquemal, autour du PS emmené par François Briançon, et donc autour d’EELV et ses alliés archipéliens, emmenés par Régis Godec et Maxime Le Texier.

Dernièrement, un sondage réalisé par Cluster17 et commandé par le PS indiquait que s’il y avait ces trois listes à gauche, les deux premières seraient au coude-à-coude (21 % pour François Briançon et 20 % pour François Piquemal), alors que la troisième serait distancée (12 % pour Régis Godec). Et s’il n’y avait que deux listes, le chef de file du PS serait à 30 %, contre 23 % pour le député LFI. Dans les deux cas, Jean-Luc Moudenc réunirait 33 % des intentions de vote, et serait battu par la gauche au second tour, à la seule condition que celle-ci parvienne à s’unir. Et dans la Ville rose, c’est déjà tout un programme.

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